Un juge de la Haute Cour prête serment

Par Kemo Kanyi

L’Honorable Justice Hassan B. Jallow a présidé la cérémonie de prestation de serment et de présentation de l’Honorable Sarah Aryee, en tant que juge de la Haute Cour de Gambie, le mercredi5 juin 2024, au complexe de la Haute Cour à Banjul.

L’Honorable Chef de Justice Jallow a déclaré que l’arrivée de Lady Sarah Aryee intervient à un moment crucial alors que la magistrature rencontre parfois des difficultés pour rendre la justice en temps voulu.

« Justice Sarah Aryee, vous rejoignez la magistrature gambienneà un moment où le public exprime des préoccupationspersistantes concernant les retards dans l’audition et la décisiondes affaires. Nous devons tous être sensibles à cettepréoccupation, et tous les acteurs de l’administration de la justice doivent y répondre par des mesures efficaces, individuellementet collectivement », a-t-il déclaré. Ajoutant : « On dit toujoursque la justice retardée est la justice refusée ; que la justice estplus douce quand elle est la plus fraîche. L’audition et la décision d’une affaire dans un délai raisonnable est un droit garanti par la Constitution. Ce n’est pas un droit absolu mais un droit déterminé par diverses circonstances. C’est néanmoins undroit que nous devons tous nous efforcer continuellement de respecter et d’observer. » Cependant, il dit qu’ils sont conscientsque de par sa nature, certains retards sont inhérents au processusjudiciaire.

« Le droit à une audience équitable, par exemple, exige que chaque partie à une affaire ait suffisamment de temps et l’opportunité de présenter sa cause, si possible en convoquantdes témoins et en testant la cause de l’autre partie, par exemplepar l’examen de leurs témoins et de leurs preuves », a-t-ilexpliqué.

« Au final, un magistrat a besoin de temps pour la recherche, la réflexion et l’analyse du dossier, puis pour rédiger un jugement. Tout cela en entendant également d’autres affaires. Un telprocessus nécessite beaucoup de temps, d’efforts et d’énergiepour bien faire les choses. C’est une tâche très difficile et chronophage », a observé l’Honorable Chef de Justice.

Il a dit qu’avec cela à l’esprit, les parties prenantes judiciairesdoivent être mises à l’épreuve pour des expéditions rapides des affaires.

« Nous devons tous néanmoins, malgré les défis, juges, magistrats, cadis, avocats, procureurs et même plaideurs et témoins, accroître notre diligence dans l’exécution de nosmandats respectifs dans le processus judiciaire pour accélérer les affaires et donner un véritable sens à notre mission et à notreengagement à rendre une justice de qualité rapidement », a-t-ilsouligné.

Le Chef de Justice met au défi les parties prenantes de faire davantage pour lutter contre les retards évitables afin de minimiser ou d’éliminer ces retards évitables.

« Nous appelons en particulier le Barreau – tant public que privé– à assumer leur rôle de ministres dans ce temple de la justice et à rejoindre le Banc pour rendre la justice expéditive plutôt qu’unprocessus sans fin et frustrant », a-t-il conclu.

Pour sa part, l’Honorable Justice Sarah Aryee a promis de rendrejustice sans retards inutiles, car son expérience de travail dansson pays d’origine, le Ghana, jouera sûrement un rôle crucial pour lui permettre de livrer comme attendu.