Par Haddy Touray
Le parti Gambia For All (GFA) a souligné qu’il existe de graves allégations de collusion ou d’implication directe d’importants organes de l’État dans le trafic de drogue illicite dans le pays.
Dans une déclaration rendue publique jeudi, le parti a insisté sur le fait que ces allégations devraient alerter l’administration Barrow pour qu’elle agisse de manière décisive et traite ce que le GFA considère comme l’une des plus grandes menaces pour la sécurité nationale.
« Ce ne sont pas que des paroles ; nous avons vu ailleurs dans le monde où les trafiquants de drogue ont pris en otage des États-nations et comment ces États luttent pour leur survie. Nous devons donc affronter cette menace avec le sérieux qu’elle mérite.
En tant que parti politique responsable, le GFA ne peut pas rester indifférent ou silencieux, alors que de nombreux cas de drogue très médiatisés, qui ont causé des torts à notre jeunesse et terni le bon nom de notre pays, stagnent dans le processus judiciaire. Les autorités semblent n’avoir aucun intérêt à conclure les affaires, ni à informer le public sur l’avancement ou non de leur statut », a déclaré le GFA dans un communiqué jeudi.
« Un exemple typique est l’affaire de drogue ‘Banta Keita’, qui reste ce qu’elle a toujours été, ‘un mystère enveloppé dans une énigme’, et destiné à le rester.
Il y a ensuite le célèbre cas surnommé ‘Pablo Escobar’, qui traîne dans les tribunaux, encore une fois sans signe de résolution. Les autorités semblent satisfaites de la caution sans précédent, de plus de 100 millions de Dalasis, payée pour permettre à l’accusé de jouir de sa liberté.
« Nous n’avons pas non plus oublié l’affaire très médiatisée des valises de cocaïne, prétendument enregistrées sur un vol SN BRUSSELS en provenance de l’aéroport international de Banjul. À part un récit maladroit offert par le DLEAG, aucune autre action ne semble avoir été prise pour faire la lumière sur cette importante enquête criminelle transnationale.
« Au sommet de tous ces scandales se trouve la piste d’atterrissage audacieuse Fly-in-Fly-Out, qui aurait été construite sous notre nez, pour ainsi dire, dans le village de Kartong, dans la division occidentale. Si cela est vrai, les implications catastrophiques (drogues, armes, trafic humain, etc.) sont si manifestement graves que l’administration ne pourrait pas prétendre sérieusement ignorer une telle atteinte flagrante à notre souveraineté nationale », ajoute le communiqué.
Le GFA a souligné que, aussi graves que soient les affaires mentionnées ci-dessus, les allégations émergentes d’infiltration de cartels de la drogue dans les institutions judiciaires et d’application de la loi du pays sont les plus inquiétantes si elles sont prouvées correctes.
« Bien qu’il ait longtemps été soupçonné que le maillon le plus faible du programme de lutte contre la drogue soit nos tribunaux, l’allégation selon laquelle des pièces à conviction de drogue ont été altérées par des officiers judiciaires constituerait la plus grande trahison nationale de la part de nos professionnels judiciaires accusés.
Face à ces graves allégations et aux affaires en cours, nous ne détectons aucun sentiment d’urgence de la part du gouvernement Barrow pour affronter ce qui équivaut à une menace existentielle pour notre république. Dans le cas de l’altération présumée de pièces à conviction de drogue par des officiers judiciaires, il a fallu la diligence et la persistance d’un média en ligne gambien pour que le ministère de l’Information publie une déclaration générique comme, ‘L’affaire a été envoyée à la police’. Le GFA souhaite rappeler aux autorités que le contrôle politique etjudiciaire par les cartels, un objectif final souhaité par les trafiquants, est ce qui définit essentiellement un État NARCO », indique le communiqué.
« L’annonce récente par les autorités de la police gambienne de la mort suspecte de plusieurs jeunes, prétendument liée à la drogue, doit être un appel à l’action pour tous les Gambiens dans la lutte contre les drogues dangereuses. Le GFA a toujours soutenu que cette bataille ne peut pas être laissée aux fonctionnaires en difficulté et sous-financés de la Gambia Drug Law Enforcement Authority (DLEAG). L’ensemble de la classe politique, et les autorités gouvernementales en particulier, doivent adopter une politique de tolérance zéro sur le trafic de drogue dans notre société », ajoute le communiqué.
Le proverbe local du maître tambour et de sa baguette est un bon rappel ! (En mandinka : « Tantang Kosila Singo be Forangnokang… ») est un concept que nous refusons de contempler et d’accepter !