L’Association des Femmes Journalistes de Gambie (WoJAG) a publié un communiqué exprimant sa consternation face aux attaques dont ont été victimes les membres des femmes journalistes de Gambie plus tôt cette semaine. Les attaques contre ces deux femmes journalistes comprenaient des agressions physiques, verbales et du cyberharcèlement.

Voici le communiqué de presse publié par le secrétariat de WoJAG :

“L’Association des Femmes Journalistes de Gambie (WoJAG) est préoccupée par les récents rapports d’attaques physiques, verbales et cybernétiques contre deux de ses membres, Kaddy Jawo de Malagen et Jainaba Sonko de QTV Gambia.

Kaddy a été agressée physiquement et verbalement par des agents de sécurité à l’Assemblée nationale le lundi 8 juillet 2024 alors qu’elle était à l’Assemblée pour couvrir les délibérations parlementaires. L’attaquant a allégué que Kaddy n’était pas habillée modestement et qu’elle ne serait donc pas autorisée à entrer dans la maison législative. L’attaque a laissé des contusions menaçant la vie de Mme Jawo au niveau du cou.

Jainaba, quant à elle, a été victime de menaces en ligne, d’intimidation et d’insultes après qu’une vidéo d’elle a été diffusée en ligne où elle critiquait la conduite des manifestants pacifiques lors de l’émission matinale de QTV.

WoJAG condamne dans les termes les plus forts les actions de l’agent de sécurité de l’Assemblée nationale et le cyberharcèlement desdites jeunes femmes journalistes. Le public et l’Assemblée sont exhortés à s’abstenir de telles pratiques car elles pourraient constituer une menace potentielle pour la liberté d’expression et la liberté de la presse.

“Les attaques contre les deux femmes journalistes sont inacceptables et profondément préoccupantes. Les femmesjournalistes endurent déjà beaucoup de défis dans leur travail quotidien. Tout acte de violence contre des journalistes, etencore plus contre des femmes journalistes, est un comportement inacceptable dans toute société civilisée”, a déclaré Annette Camara, présidente de WoJAG.

Banna Sabally, secrétaire général de l’association, a conseillé aux journalistes de toujours se référer à la “Charte d’éthique de Cherno Jallow” lors de l’exercice de leur travail. “Les attaques de toute forme contre les journalistes sont une menace pour le mandat constitutionnel des journalistes en Gambie. Elles menacent la liberté d’expression et la liberté de la presse et du public. Pour préserver la fragile démocratie du pays, le public doit s’abstenir d’intimider les journalistes.”

“La profession de journaliste est guidée par des principes moraux énoncés dans le code de conduite de l’Union de la Presse de Gambie. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être non éthiques dans l’exercice de notre travail. Gardons toujours à l’esprit le code de conduite pour éviter toute forme de biais et de conduite professionnelle qui pourrait potentiellement nous mettre en danger”, a ajouté Banna.

L’Association des Femmes Journalistes de Gambie a exhorté l’Assemblée nationale de Gambie à traiter l’attaque contre Mme Jawo selon les normes professionnelles les plus élevées et a également exhorté le public à éviter de mettre les groupes plus vulnérables à risque d’être constamment harcelés en ligne. L’association a exhorté à la fois l’Assemblée nationale et les membres du public à envoyer leurs plaintes au Conseil des Médias de Gambie qui est investi du pouvoir de résoudre les plaintes contre les journalistes.”