Par Kemo Kanyi
Madi Jobarteh, un activiste des droits de l’homme, a réagi à la démission de l’ancienne ministre de l’Éducation de base et secondaire, l’honorable Haddy Jatou Sey, ainsi qu’au limogeage du ministre de la Communication et de l’Économie Numérique, l’honorable Ousman Bah, événements survenus tous deux vendredi dernier.
Madi Jobarteh a déclaré que la démission et le limogeage ont exposé l’incompétence du bureau du président, la Constitution étant explicite concernant les nominations ministérielles et les qualifications requises, ajoutant que l’acte commis par le président est passible de destitution.
“Cette annonce de presse expose en effet la mauvaise conduite flagrante du Président en violation totale de la Constitution, pour laquelle il doit être sévèrement tenu responsable. Cela montre le manque de professionnalisme et d’efficacité du Bureau du Président dans la prise de décisions pertinentes pour le pays. Comment le Président peut-il nommer une personne ministre sans connaître au préalable le statut de cette personne vis-à-vis des exigences de la Constitution ?” s’est-il interrogé.
“La Section 71(2) est clairement explicite : une personne ayant une double nationalité ne peut pas être ministre. Pourtant, depuis des mois, deux individus possédant une double nationalité occupent les plus hautes fonctions de notre État et sont exposés à des informations nationales vitales !” a-t-il déploré.
Il a remis en question l’impact de leurs nominations en demandant : “Et si ces deux individus étaient des espions ou des ennemis de la Gambie ? En étant au sein du cabinet, le Président leur a permis d’accéder aux informations de sécurité nationale et économique, entre autres questions cruciales ! Pendant leur mandat, ces deux anciens ministres ont géré des ressources publiques pour lesquelles ils ne sont pas qualifiés.”
Il a affirmé que le président dispose des ressources nécessaires pour traiter de telles malversations et insécurité des Gambiens.
“En nommant ces deux personnes au Cabinet, le PrésidentBarrow a menacé la sécurité nationale. Il a exposé la vie du pays à des risques. C’est inacceptable. Le Président dispose du Ministre de la Justice, de nombreux conseillers politiques. Il a un chef de cabinet et un ministre de la Fonction publique. Par conséquent, le Président dispose des ressources nécessaires pour effectuer une diligence raisonnable afin de prendre la bonne décision”, a-t-il souligné.
Il a soutenu que en nommant ces deux individus ministres, le président a révélé l’incompétence de son équipe, pour laquelle ils doivent démissionner ou être limogés.
Il a donc appelé l’Assemblée nationale à agir car le président a violé la Constitution et mis en danger la sécurité nationale.
“L’Assemblée nationale doit agir contre le Président car non seulement il a violé la Constitution, mais il a également menacé l’intérêt national et démontré son incompétence à diriger cette nation. Cette action nécessite une destitution conformément à l’article 67. Le schéma continu et constant de violations de la Constitution par ce président doit cesser maintenant. Si l’Assemblée nationale veut justifier leurs salaires et avantages extravagants, qu’ils le démontrent en défendant la Constitution et en disciplinant ce Président hors-la-loi”, a-t-il conclu.