L’UDP compare les déclarations de Barrow contre Darboe à des discours de haine

LPar : Momodou Justice Darboe

L’UDP considère les déclarations du président Adama Barrow contre son leader comme équivalentes à des discours de haine.

Le président Barrow a déclaré samedi qu’il resterait président de la Gambie jusqu’à la mort et à l’enterrement du leader de l’UDP. 

L’UDP a qualifié les propos de Barrow de dégoûtants, irresponsables et dangereux. Le parti a soutenu que ces remarques étaient grossières et injustifiées.

« Au nom des membres généraux du Parti démocratique uni et de tous les Gambiens décents, le Bureau national de l’UDP condamne, dans les termes les plus fermes possibles, les vitriolés injustifiés et déplaisants proférés par le président de la République de Gambie, Adama Barrow, à l’encontre du leader du parti et secrétaire général de l’UDP, Son Excellence ANM Ousainou Darboe », lit-on dans un communiqué publié dimanche par l’UDP.

« Le samedi 27 juillet 2024, lors de l’inauguration d’un bureau de parti politique à Brikama, le président a déclaré à un public acclamant qu’il resterait président jusqu’à la mort de M. Ousainou Darboe. Voici une version traduite de l’essence de sa déclaration, qu’il a faite en Mandinka : “Je jure aujourd’hui que je resterai président jusqu’à ce qu’Ousainou Darboe meure. Tant qu’il ne sera pas mort, je resterai président. C’est le contrat que j’ai signé. Lorsque sa mort sera annoncée, et que j’assisterai à ses funérailles, alors je serai accompli en tant que président, et je pourrai me retirer”, » ajoute le communiqué.

Selon le bureau national de l’UDP, ces remarques étaient dégoûtantes, irresponsables et dangereuses.

« Pire encore, c’est un DISCOURS DE HAINE et une menace pour la vie et le bien-être d’Ousainou Darboe puisque le président a parlé avec une grande certitude. Soutenu par le pouvoir d’État, et le fait qu’il ait précédemment déclaré l’UDP comme une menace pour la sécurité nationale, il dispose des moyens, de l’accès et du motif pour amener les citoyens à croire qu’une menace émise par le Chef de l’État peut être exécutée sans conséquences. 

« Son Excellence Ousainou Darboe est un homme de famille avec des enfants et des petits-enfants qui l’adorent et souhaitent le garder parmi eux aussi longtemps que possible. M. Darboe est conscient des commentaires et, en tant qu’homme de foi, il souhaite que ses partisans restent calmes, car il croit qu’il n’a aucun pouvoir sur ce que Dieu a prévu pour lui et prie pour que lorsque l’inévitable arrivera, cela se fasse à un moment où son Seigneur est le plus satisfait de lui », ajoute le communiqué.  

« Il est de notre responsabilité collective en tant que citoyens, mais surtout en tant que dirigeants, d’appeler les meilleures versions de ceux que nous cherchons à diriger. Cette responsabilité est encore plus grande pour le président, en qui beaucoup ont placé leur confiance pour présider aux affaires de la nation. 

« Il est malheureux que le président, qui a récemment présidé un dialogue national, s’abaisse à révéler de tels désirs vils qui ne devraient même pas résider dans les recoins les plus éloignés de ses pensées les plus intimes, encore moins être exprimés publiquement avec des acclamations et des applaudissements », déplore l’UDP. 

L’UDP a déclaré que le président Adama Barrow échoue « à ce test fondamental de décence à chaque occasion qui lui est présentée ».

« Au lieu d’être une figure unificatrice, il cherche à alimenter le ressentiment. Au lieu de se concentrer sur des politiques ayant un impact sur la vie et le bien-être des citoyens, il cherche à se concentrer sur des personnalités de manière vengeresse », a-t-il souligné.

Le parti a appelé la Commission nationale des droits de l’homme à engager le président sur « cette conduite non étatique ».

« Alors que nous nous dirigeons vers 2026, des remarques comme celles-ci sont incendiaires et pourraient provoquer des violences politiques à un moment où les nations sont les plus vulnérables. Nous exigeons que le président modère son langage et demandons un retrait complet et des excuses au peuple gambien en général pour avoir constamment réduit le plus haut bureau de la nation au déshonneur », a déclaré le parti.