Par : Kemo Kanyi
Le président de la Commission nationale des droits de l’homme a appelé le gouvernement de la Gambie à fournir une protection adéquate aux réfugiés et aux apatrides présents sur son territoire.
Emmanuel Joof a lancé cet appel lors de la réunion des parties prenantes sur les engagements de la Gambie concernant l’intégration locale des réfugiés, tenue au Centre international de conférences Sir Dawda Kairaba Jawara lundi.
Il a rappelé que lors de la convergence de haut niveau de 2023 à Genève, axée sur l’intégration locale des réfugiés prolongés et l’éradication de l’apatridie, la Gambie s’était engagée à garantir que chaque individu sur son territoire jouisse des droits qui lui sont dus.
Il a déclaré qu’un récent rapport du HCR a révélé que plus de 100 000 000 de personnes sont déplacées à travers le monde en raison de persécutions, de conflits et de violations des droits humains, ajoutant que parmi elles se trouvent des apatrides privés de toute nationalité et des droits fondamentaux associés à la citoyenneté. Il a souligné que les apatrides subissent des violations de leurs droits sous diverses formes.
« Être apatride a de graves implications, notamment en ce qui concerne l’accès à l’éducation, aux soins de santé, à l’emploi, à la liberté de circulation et aux droits de vote », a déclaré M. Joof.
Il a ajouté que les apatrides sont également exposés à un risque élevé d’exploitation et d’abus, car l’absence de reconnaissance légale de leurs droits les rend souvent invisibles pour l’État et vulnérables à la discrimination.
La Déclaration universelle des droits de l’homme affirme que tout individu a droit à une nationalité et que nul ne doit être arbitrairement privé de sa nationalité.
« Les apatrides et les réfugiés continuent de faire face à des défis qui les empêchent de jouir pleinement de leurs droits humains, ce qui conduit à une marginalisation extrême et à une pauvreté qui peut persister à travers les générations », a souligné M. Joof.
« La Gambie s’engage à relever les défis auxquels sont confrontés les réfugiés et les apatrides sur son territoire, ce qui est en accord avec la campagne mondiale “J’appartiens”, qui vise à mettre fin à l’apatridie d’ici 2024. L’engagement de la Gambies’articule autour de deux axes principaux : l’intégration locale des réfugiés prolongés et la prévention et la résolution de l’apatridie. Ces engagements ne doivent pas être simplement symboliques, mais doivent être suivis d’actions concrètes », a-t-il souligné.
Joof a exhorté les ministères de la Justice et de l’Intérieur à diriger la mise en œuvre de ces politiques.