Par Yunus S. Saliu
Le Comité directeur inauguré, présidé par le Centre national des arts et de la culture (NCAC), sur le cadre national de mémorialisation, a lancé le jeudi 22 août le Comité technique pour la mise en œuvre du cadre national de mémorialisation post-TRRC.
Le lancement de ce comité technique a eu lieu au bureau annexe du Centre national des arts et de la culture – RDD, le long de l’avenue Kairaba.
Lors de la cérémonie officielle de lancement, Hassoum Ceesay, Directeur général du NCAC, a évoqué le contexte et les termes de référence du Comité technique pour la mise en œuvre du cadre national de mémorialisation.
En novembre 2021, a-t-il expliqué, la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC) a soumis son rapport final au gouvernement, comprenant des recommandations sur des mesures visant à garantir la responsabilité, promouvoir la réconciliation et la guérison, et fournir des réparations aux victimes et à leurs familles.
« Les recommandations incluent des réformes institutionnelles pour renforcer l’état de droit, améliorer la protection des droits humains et assurer que les agences de sécurité de l’État soient responsables devant le public. La TRRC a également recommandé la création d’un fonds de réparations pour fournir une assistance financière et d’autres formes d’aide aux victimes et à leurs familles », a-t-il déclaré.
Le Directeur général a souligné l’engagement du gouvernement envers le Livre blanc sur les recommandations de la TRRC pour mettre en œuvre les 263 recommandations de la TRRC, et « en mai 2022, un Plan de mise en œuvre a été développé pour guider le processus, car le Livre blanc reconnaît la mémorialisation comme une forme symbolique de réparations pouvant servir de moteur de cohésion sociale et de réconciliation. »
Il a noté que le Plan de mise en œuvre du Livre blanc est un outil stratégique visant à garantir que les recommandations de la TRRC soient pleinement et efficacement mises en œuvre, de manière transparente, inclusive et responsable.
Cependant, le but du Comité technique lancé, a expliqué le DG Hassoum, est de fournir un soutien technique et de servir de comité consultatif au Comité directeur sur la mémorialisation.
Ainsi, « le Comité technique veillera à ce que le Comité directeur agisse en accord avec les principes inscrits dans le Plan de mise en œuvre et mette en œuvre les recommandations de manière centrée sur les victimes, transparente et inclusive », a-t-il ajouté.
Le Directeur général du NCAC a dévoilé la composition du Comité technique, comprenant le NCAC (en tant que président), les Ministères de la Justice, des Terres, du Gouvernement régional et des Affaires religieuses, de l’Éducation supérieure, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, de l’Éducation de base et secondaire, du Tourisme et de la Culture, l’Alliance des organisations dirigées par les victimes (AVLO, 8 membres), le Conseil du tourisme de Gambie, l’Association des organisations non gouvernementales (TANGO), l’Université de Gambie, les Associations des peintres, artistes, poètes, acteurs de Gambie, etc., l’Union de la presse gambienne, la Commission nationale des droits de l’homme, les Services de la bibliothèque nationale, les Services des archives nationales, la Radio et télévision gambienne, l’UNESCO et le Centre international pour la justice transitionnelle.
Il a précisé que « la composition du Comité technique peut être élargie par le président pour inclure d’autres organisations pertinentes », tout en décrivant les responsabilités, les réunions, le format et les procédures du comité.
Il a également abordé les questions de confidentialité et de conflit d’intérêts tout en ajoutant que l’Unité post-TRRC du Ministère de la Justice fournira un soutien logistique et, si nécessaire, un soutien administratif au Secrétariat.
Ma’am Saffiatou Nyang, consultante juridique de l’Unité post-TRRC, a souligné que le rôle du Comité technique est avant tout consultatif vis-à-vis du Comité directeur. Elle a noté que la mémorialisation est un domaine technique et que « le comité fournira un soutien technique au Comité directeur composé principalement de ministères qui prendront des décisions stratégiques et politiques. »
Elle a expliqué que la raison de la création du comité est en ligne avec le suivi par le gouvernement des recommandations de la TRRC, certaines recommandations portant sur la mémorialisation, en particulier « la TRRC a recommandé le renommage de l’Arc 22 à Banjul et a également formulé des recommandations sur d’autres zones à commémorer annuellement par le gouvernement. Nous avons besoin d’une stratégie ou d’un cadre de mémorialisation pour guider comment nous procédons à la mémorialisation. »
Par ailleurs, le NCAC préside le comité de mémorialisation.Cependant, il existe d’autres comités, comme celui sur les disparitions forcées, « nous avons un comité sur l’archivage, et nous avons également un Comité directeur national, qui regroupe environ 16 ministères du gouvernement qui se réunissent chaque trimestre pour examiner la direction que nous prenons dans la mise en œuvre des recommandations. Il y a donc un engagement certain, et de nombreuses actions ont été menées en ce qui concerne la mise en œuvre », a ajouté la consultante juridique de l’Unité post-TRRC.