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Le GPU soulève la question de la liberté de la presse en Gambie devant la CADHP  

Par Arret Jatta

Le Secrétaire général de l’Union de la presse gambienne (GPU), Modou Joof, a soulevé des questions sur la liberté de la pressedans le pays et a appelé la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) à intervenir.

« En 2023, nous avons constaté des progrès considérables entermes de liberté de la presse, selon l’Indice mondial de la liberté de la presse de RSF, avec la Gambie classée 5e en Afrique et 46e dans le monde parmi 180 pays. Cette année, le pays a chutéde 12 places à la 58e position mondiale et de 5 places à la 10e enAfrique dans cet indice », a-t-il souligné mardi.

Il a également expliqué que, bien que cela soit toujours mieuxque dans de nombreux autres pays, la baisse est due à des attaques contre des journalistes, des lois restrictives pour les médias, des défis économiques incluant des taxes élevées et un manque de subventions pour les médias, l’absence de mécanismes pour assurer la sécurité des journalistes, ainsi que le manque d’application de la loi sur l’accès à l’information.

« Malgré ces progrès enregistrés en tant que pays, nous sommesencore confrontés à des défis pour la liberté de la presse – de l’impunité de la violence physique contre les journalistes, sous forme d’agressions ces dernières années, aux menaces verbalesadressées aux journalistes et aux médias par l’administrationactuelle de Banjul », a-t-il déclaré à la commission.

M. Joof a également mentionné que, ce mois-ci, deux de cesmenaces proférées par le chef de l’État gambien et le ministre de l’Environnement sont prévues pour être entendues en justice contre The Voice Newspaper et The Alkamba Times. « Le GPU est profondément préoccupé, non seulement à cause des implications financières énormes que représentent les poursuitesen diffamation, mais aussi en raison de leur potentiel à mettrefinancièrement à genoux ces organes de presse, limitant ainsiconsidérablement leur capacité à continuer de demander des comptes au gouvernement et aux responsables publics, et à promouvoir la transparence au sein du gouvernement », a-t-il souligné.

« Les 26 et 30 septembre 2024, le rédacteur en chef adjoint et le rédacteur en chef d’un quotidien local, The Voice Newspaper, ont été accusés de “publication et diffusion de faussesinformations” à propos d’un article sur les rumeurs concernantl’intention du président Barrow de quitter la présidence d’ici2026. Les procédures criminelles contre les deux journalistes ontcommencé le 8 octobre 2024, le premier procès de ce type contre un journaliste depuis la fin de la dictature en 2016 », a-t-il ajouté.

Sur la base des problèmes évoqués ci-dessus, M. Joof a exhortéle gouvernement gambien à mettre fin à l’impunité des attaquesviolentes contre les journalistes en enquêtant et en poursuivantles auteurs d’agressions physiques sur les journalistes, ainsiqu’en mettant fin au harcèlement et à l’intimidation des journalistes et de leurs sources par le biais d’arrestations et de procédures judiciaires.

« Assurez-vous que le Parlement gambien supprime ou réviseentièrement les dispositions de la section 6.1(a) et des sous-sections (b) et (c) du projet de loi sur la cybercriminalité de 2023, qui, dans leur forme actuelle, porteraient atteinte aux droits et libertés fondamentaux des journalistes, de l’opposition, des défenseurs des droits de l’homme et des utilisateurs des réseaux sociaux, contrairement aux droits locaux et internationaux garantissant la liberté d’expression », a-t-il ajouté.

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