Par Arret Jatta
Le Réseau de Solidarité pour la Démocratie en Afrique de l’Ouest (WADEMOS) a récemment présenté ses rapports de situation sur les défenseurs des droits de l’homme, réalisés dans dix pays africains, lors d’un événement parallèle à la 81e Session Ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), tenue au Centre International de Conférences Sir Dawda Kairaba Jawara.
Le Dr Michael Akagbor, responsable principal des programmesau CDD et expert en droits de l’homme, a présenté les conclusions et les recommandations du rapport sur les défenseurs des droits de l’homme (DDH).
Il a souligné la reconnaissance croissante des défenseurs des droits de l’homme (DDH) en tant que population essentielle à la promotion de la démocratie et à l’avancement de la justice sociale et politique. “À travers le monde, les DDH jouent un rôlecrucial dans le changement socio-économique et politique et dans la protection, le respect et la réalisation des droits d’autrui, parfois au péril de leur propre vie et de celle de leur famille. Malgré leur importance pour l’entreprise démocratique, les DDH n’ont pas encore atteint leur plein potentiel dans certaines parties du monde, notamment en Afrique”, a-t-il déclaré.
M. Akagbor a ajouté que dans leurs efforts pour documenter la situation des DDH en Afrique de l’Ouest, GenCED-West Africa, en collaboration avec WADEMOS et African Defenders, a menéune étude intitulée “La situation des défenseurs des droits de l’homme en Afrique de l’Ouest” en novembre 2023. “Dix pays, le Ghana, la Sierra Leone, le Nigéria, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Burkina Faso, le Togo, la Guinée, le Mali et le Sénégal, ont été délibérément sélectionnés à travers les divisions linguistiques anglophones, francophones et lusophones pour permettre une analyse comparative plus nuancée des pays”, a-t-il précisé.
Il a également souligné que l’étude avait pour objectifd’identifier et d’évaluer les défis auxquels sont confrontés les DDH dans la région, ainsi que de fournir des recommandationscritiques pour réduire leur vulnérabilité et les risques auxquelsils sont exposés.
Le rapport a mis en évidence que la plupart de ces pays partagent le fait que les défenseurs des droits de l’homme sontsoumis à du harcèlement et à des restrictions de leurs libertés. “Il existe également des preuves de la capture de l’État sur les médias par les dirigeants politiques dans des pays comme le Ghana, le Nigéria et le Sénégal, où cette situation est très ressentie par les DDH”, indique le rapport.
Le rapport recommande à la CADHP de s’assurer que le Rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l’homme de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peupleseffectue des visites périodiques dans les États membres de la CEDEAO pour évaluer la situation des DDH et publier des rapports périodiques afin d’attirer l’attention sur le problème des DDH. En cas de violations des droits des DDH, il est suggéré de plaider pour des réparations.
“Diriger le développement d’un protocole de la CEDEAO pour la protection des défenseurs des droits de l’homme. Les Institutions Nationales des Droits de l’Homme (INDH) devraientmettre en œuvre la Déclaration de Marrakech, à laquelle les INDH se sont engagées, afin de promouvoir et protéger les droits des DDH, en particulier des défenseuses des droits de l’homme”, recommande également le rapport.
Il est également suggéré de renforcer la collaboration entre les DDH, les forces de l’ordre et les parties prenantes concernéespour améliorer la sécurité des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que de mettre en place un mécanisme de signalement, ou siun tel mécanisme existe déjà, de créer une section distincte sur les questions liées aux défenseurs des droits de l’homme.