Par : Kemo Kanyi
Muhammed S. Bah, président de la Gambian Press Union (GPU), a qualifié les poursuites contre les rédacteurs en chef de The Voice et le journaliste de The Alkamba Times d’attaquecontre la liberté de la presse et la liberté d’expression.
La Gendarmerie gambienne et le président Adama Barrow ontdéposé des poursuites contre Musa Sheriff et Momodou Justice Darboe de The Voice, tandis que Rohey John Manjang a intentéune action en justice contre Kebba Ansu Manneh de The Alkamba Times.
S’exprimant vendredi devant les journalistes au tribunal de Kanifing après l’ajournement du procès civil que le présidentBarrow a engagé contre M. Sheriff et The Voice, Bah a affirméque ces poursuites ne sont pas conformes aux valeursdémocratiques.
« C’est définitivement une attaque contre la liberté de la presseet la liberté d’expression », a souligné le président de la GPU.
Il a déclaré que ces poursuites représentent un recul des acquis démocratiques du pays et qu’elles témoignent de l’intolérance de la part du président.
« Notre position est que le président abandonne ces charges dans l’intérêt de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’état de droit », a déclaré Bah.
Il a exprimé sa déception quant à l’implication de la police dans l’affaire des Messieurs Sheriff et Darboe.
« C’est regrettable que la police poursuive également cetteaffaire en portant des accusations criminelles contre noscamarades. Ce n’est pas une affaire criminelle et la police n’arien à faire dans cette affaire », a déploré le responsable de l’organe de presse de Gambie.
Il a indiqué que ces poursuites violent l’article 207 de la Constitution de 1997, qui stipule que les médias doivent tenir le gouvernement responsable devant le peuple.
« Les médias ont le mandat de tenir le gouvernementresponsable. Pourquoi le président n’utilise-t-il pas le Conseil des médias mais les tribunaux ? », a-t-il interrogé.
Concernant l’affaire The Alkamba Times contre Rohey John Manjang, le président de la GPU a maintenu que le journalisteKebba Ansu Manneh faisait son travail tel que mandaté par l’article 207 de la Constitution lorsqu’il a rapporté son implication alléguée dans un marché de bois suspect.
« Je crois que c’est un test pour le gouvernement afin de voir s’iltiendra parole ou non », a-t-il déclaré.
