Par : Fatoumatta Krubally
Les fabricants gambiens ont exprimé leur désapprobation face à ce qu’ils appellent la taxe non officielle imposée aux produitsfabriqués en Gambie par les agents de la frontière, soutenant que cette mesure est préjudiciable au commerce transfrontalier.
Les fabricants locaux ont affirmé que ces tarifs « illégaux » augmentent le coût du commerce entre la Gambie et le Sénégal. Saidou Baldeh, homme d’affaires et membre de l’Association des fabricants gambiens (AGM), a déploré que le principal défiauquel les fabricants gambiens sont confrontés soit les frais illégaux que les agents frontaliers sénégalais imposent sur les marchandises en transit depuis la Gambie.
« Nous sommes contraints de payer une somme sans recevoir de reçu, ce qui n’est conforme à aucune loi. Ce n’est qu’après avoirpayé le montant demandé que nous sommes autorisés à entrer au Sénégal », a-t-il déploré.
Selon M. Baldeh, les frais largement reconnus au sein de la CEDEAO sont de 75 000 FCFA pour le transit, mais il a indiquéque les douaniers sénégalais les contraignent à payer 300 000 FCFA sans reçu.
Il a souligné que les fabricants gambiens sont confrontés à des frais supplémentaires malgré les lourds frais de transit, car ils ne sont pas escortés comme l’exige la Charte de la CEDEAO, ajoutant que de l’argent doit être versé à chaque point de contrôle pour leur permettre de continuer leur trajet.
D’après lui, les agents des douanes demandent 5 000 FCFA à chaque point de contrôle, tandis que les points de contrôle de la Gendarmerie exigent également 2 000 FCFA, ce qui, selon lui, a un impact significatif sur leurs entreprises, en plus des défisqu’ils doivent surmonter avant d’atteindre leur destination.
Pour sa part, le président de l’Association des fabricants gambiens, Farimang Saho, a souligné la nécessité d’uneintervention du gouvernement et de la CEDEAO dans cetteaffaire, soulignant que le Sénégal doit se conformer, sinon les problèmes de commerce transfrontalier persisteront.
Il a déclaré que le concept de la Zone de libre-échange africainedevrait d’abord être démontré entre la Gambie et le Sénégal.
M. Saho a affirmé que les fabricants gambiens n’ont pas bénéficié du concept de « Libre circulation des biens » depuis la création de la CEDEAO en 1975 et a exprimé ses craintes que la Zone de libre-échange africaine ne connaisse le même sort si le Sénégal ne respecte pas les accords. Il a énuméré les avantageséconomiques évidents que les deux pays pourraient obtenir entravaillant plus étroitement ensemble.
« Des milliers de Gambiens, y compris des femmes vendant des légumes, pourraient commercer au Sénégal et vice versa sans même impliquer le Mali — seulement entre la Gambie et le Sénégal », a-t-il déclaré.
« Donc, tout ce que nous discutons devrait d’abord êtredémontré, puis nous pourrions parler des autres pays. Cette libre circulation entre les deux pays existe-t-elle vraiment ? », a ajouté Saho.
Il convient de noter que les difficultés rencontrées par les commerçants gambiens dans leurs efforts pour transporter des marchandises à travers le Sénégal soulignent un problème urgent qui non seulement affecte leurs moyens de subsistance, maissoulève également des questions sur l’équité et la légalité du commerce transfrontalier entre les États membres de la CEDEAO. Les coûts accrus et le manque de transparence dans les paiements créent des obstacles importants, impactantfinalement l’efficacité de leurs opérations et le paysageéconomique plus large. Aborder ces problèmes est crucial pour favoriser un environnement commercial plus équitable dans la sous-région.