Par : Nicholas Bass
L’avocat de Yankuba Touray, Abdulai Sissoho, a déclarémercredi devant la Cour suprême que la peine de mort par pendaison avait été abolie au début des années 1990, maisqu’elle avait été rétablie à partir du 10 août 1995, avec des peines allant de l’emprisonnement à perpétuité à des peines de prison plus courtes.
Il convient de rappeler que le 1er juillet 2021, l’ancien ministreYankuba Touray a été inculpé d’un chef d’accusation de meurtreen vertu de l’article 187 du Code pénal Cap. 10:01, Volume 3, Lois de la Gambie.
Selon les détails de l’infraction, Yankuba Touray, en juin 1995, à Kololi, dans la région de Kanifing, en Gambie, sous la juridiction de cette honorable cour, a intentionnellement causé la mort d’Ousman Koro Ceesay en le frappant avec un objetsimilaire à un pilon et d’autres armes dangereuses, commettantainsi une infraction.
Yankuba, cependant, a comparu le 8 juillet 2019 devant le jugeEbrima Jaiteh et a invoqué l’immunité constitutionnelle face à l’accusation de meurtre portée contre lui, plaidant non coupable.
Lorsque l’appel de Yankuba a été entendu hier devant la Cour suprême, son avocat, Me Sissoho, a soutenu que les témoignagesdes témoins de l’accusation n’étaient pas corroborés, ajoutantqu’ils étaient basés sur des “opinions et non des faits”. Il a également contesté l’autorité juridictionnelle du juge [Ebrima Jaiteh] pour prononcer une sentence capitale par pendaison.
Me Sissoho a affirmé que la Cour d’appel n’avait pas correctement évalué l’appel de son client, arguant qu’elle avaitsimplement cherché à confirmer la décision de la juridictioninférieure. Il a demandé à la Cour suprême d’examinerattentivement le témoignage du sixième témoin de l’accusation, Alagie Kanyi, un ancien membre des Forces arméesgambiennes.
Il a également déclaré que les témoignages des 2e, 3e et 7e témoins, Ensa Mendy, le major Amat Jangum, et Muhammed L.K. Bojang, ne corroboraient pas celui du sixième témoin, Alagie Kanyi. Il a exhorté la cour à examiner la chronologie des événements qui ont conduit à la mort de l’ancien ministre des Finances, Ousman Koro Ceesay.
Selon Me Sissoho, les 2e et 3e témoins, Ensa Mendy et Amat Jangum, ont déclaré qu’ils étaient restés chez l’accusé jusqu’à 19 heures avant de se rendre à la State House. « Par conséquent, je demande à cette cour de regarder spécifiquement cet aspect », a soumis l’avocat.
Le directeur des poursuites publiques (DPP), AM Yusuf, a répondu que les témoignages des 2e, 3e, 4e et 5e témoins, EnsaMendy, le major Amat Jangum, Lamin Ndure et Pa Abibu M’Baye, confirmaient que Mendy et Jangum avaient reçu l’ordrede Yankuba d’emmener sa famille chez Edward Singateh. « Cela corrobore le témoignage du sixième témoin, Alagie Kanyi », a déclaré le DPP.
« Monseigneur, nous soumettons que la Cour suprême ne modifiera pas la décision de la juridiction inférieure sauf en casd’injustice flagrante », a affirmé le DPP Yusuf.
Il a ajouté que Yankuba avait eu l’opportunité de se défendre, mais qu’il avait choisi de garder le silence en exerçant ses droits constitutionnels. Il a déclaré que l’accusé aurait pu appeler deux survivants à témoigner en sa faveur pour prouver son innocence.
Le DPP Yusuf a soutenu que Yankuba confondait pouvoir et juridiction, demandant à la cour de maintenir la décision de la juridiction inférieure.
Par ailleurs, l’avocat de Yankuba a soutenu dans son appel que le tribunal de première instance n’avait pas correctement évaluéles preuves présentées par l’accusation avant de parvenir à unedécision défavorable.
Selon l’argument d’appel, à l’exception du témoignage du sixième témoin, Alagie Kanyi, aucun des témoignages oraux oupreuves documentaires présentés devant le tribunal inférieur ne prouve que les actes ou omissions de son client ont causé la mort d’Ousman Koro Ceesay.
L’État, dans sa réponse, a affirmé que la Cour d’appel étaitd’accord avec le juge de première instance pour dire que l’accusation avait prouvé que l’accusé, avec Edward Singateh, Peter Singateh et d’autres, avait tué Ousman Koro Ceesay. L’affaire a été ajournée pour jugement.
