Par Haddt Touray
Trois citoyens gambiens, à savoir Sait Matty Jaw, Pa Samba Jow, Baboucarr Nyang et Madi Jobarteh, ont porté plaintedevant la Cour suprême de Gambie contre le Greffier de l’Assemblée nationale, le Ministre des Finances et des Affaires économiques, ainsi que le Procureur général, concernant la présentation des prévisions budgétaires de 2025.
« Vous vous souviendrez que le Ministre des Finances et des Affaires économiques, Seedy Keita, a présenté les prévisionsbudgétaires de 2025 devant l’Assemblée nationale le 15 novembre 2025. L’article 152(1) de la Constitution exige que le Président fasse en sorte que le Ministre des Finances et des Affaires économiques présente les prévisions budgétaires devantl’Assemblée nationale au moins 60 jours avant la fin de l’annéefinancière », indique un communiqué publié ce jeudi 19 décembre 2024.
« Présenter les prévisions budgétaires le 15 novembre signifieque la période obligatoire de 60 jours imposée par la Constitution a été violée. Malgré cette exigence claire et impérative de la Constitution, le Président de l’Assembléenationale a rendu une décision permettant au Ministre des Finances de présenter les prévisions budgétaires devantl’Assemblée nationale. Le Président a unilatéralement autorisé la présentation des prévisions budgétaires en dehors des 60 joursprescrits par la Constitution, à la suite des excuses présentéespar le Ministre des Finances et des Affaires économiques, et ce, malgré les objections soulevées par certains députés concernantl’inconstitutionnalité de cette décision.
Compte tenu de ce qui précède, j’ai décidé de rejoindre d’autrescitoyens consciencieux pour contester la constitutionnalité de la décision du Président de l’Assemblée et de l’Assembléenationale. En plus du Président, nous poursuivons également le Ministre des Finances et des Affaires économiques pour avoirprésenté les prévisions budgétaires en violation des dispositions de la Constitution, ainsi que le Procureur général, conseillerjuridique du gouvernement.
« Nous sommes représentés par les avocats Salieu Taal du cabinet Temple Legal Practitioners, Abdoulie Fatty de A. Fatty & Co et Lamin J. Darboe de Dabanani Chambers. Ils offrentleurs services gratuitement dans l’intérêt de défendre la Constitution et l’État de droit dans l’intérêt public », indique le communiqué.
« Je suis fermement convaincu que tant que nous n’assureronspas la reddition de comptes dans le secteur public, le mépris de la Constitution et la violation de l’État de droit prévaudront entoute impunité. Dans l’intérêt de la bonne gouvernance enGambie et pour protéger l’intérêt public, il est nécessaire que les citoyens se tiennent fermement pour défendre la Constitution et demander des comptes aux fonctionnaires publics.
Nous appelons au soutien du public gambien dans cettedémarche, dont l’unique objectif est de défendre la Constitution et de veiller à ce que les institutions et les responsables publics respectent et appliquent les lois du pays dans l’exercice de leursfonctions », a déclaré Madi Jobarteh.