Par : Haddy Touray
L’ancien président gambien en exil, Yahya Jammeh, a annoncésa décision d’assumer le contrôle total de l’APRC.
L’APRC est le produit de la junte AFPRC dirigée par Jammeh.
Dans un discours rare depuis sa base en Guinée équatoriale, Jammeh n’a pas mâché ses mots pour exprimer son mécontentement envers la direction actuelle du groupe et les querelles internes au sein du parti, promettant de restaurer la discipline et la direction au sein de ses rangs.
Dans un discours long prononcé le 22 janvier 2025, Jammeh a critiqué la direction intérimaire de l’APRC, les accusant de ne pas respecter les lignes directrices du parti et de fermer les yeuxsur les conflits internes. Jammeh a indiqué que l’APRC étaitminé par « la division, la haine et les trahisons ». Il a déclaré : « J’ai décidé de reprendre mon parti moi-même et je ne le confierai plus à personne. Une fois trompé, deux fois prudent. Trompé deux fois, vous êtes mort. »
M. Jammeh a appelé à l’unité parmi les membres du parti, avertissant que ceux qui ne souhaitent pas adhérer à la vision et aux valeurs du parti devraient partir.
« Si vous voulez partir, la porte est ouverte », a-t-il dit. « Si Allah a décrété que je n’ai qu’un seul supporter, je Le remercierai. S’Il m’en donne un million, je Le remercierai. Mais je ne tolérerai pas de bêtises. »
L’ancien dictateur gambien a également souligné sa foi en la volonté divine, affirmant que l’avenir de l’APRC repose entre les mains d’Allah et non de ses détracteurs. Il a déclaré : « Seul le Tout-Puissant Allah peut éteindre le feu de l’APRC. Le parti ne deviendra pas l’atelier de Satan. »
Avertissement aux critiques et rivaux politiques
Jammeh, qui vit en exil depuis sa défaite choc aux élections de 2016, a minimisé les menaces d’arrestation ou d’action judiciaireà son retour en Gambie.
« Que cela plaise ou non à quiconque, par la grâce du Tout-Puissant Allah, je reviendrai », a-t-il déclaré. « Que ceux qui me menacent de prison attendent mon arrivée. Un jour de redditiondes comptes arrive, et ce sera un jour de jugement. »
Il a accusé le gouvernement de Barrow de conduire le pays dans la mauvaise direction, soulignant des problèmes tels que l’augmentation de la criminalité, la détérioration du secteur de la santé et des allégations de corruption.
Jammeh a affirmé que les Gambiens vivent aujourd’hui dans des conditions pires que durant ses 22 ans de règne, qui ont pris fin au milieu d’accusations de violations des droits de l’homme et de malversations financières.
Appel au ralliement des loyalistes
Le discours de Jammeh a également servi d’appel au ralliementpour les loyalistes de l’APRC en Gambie et dans la diaspora. Il a exhorté les partisans à revenir au parti et à travailler à sa relance.
« L’APRC est votre véritable foyer », a-t-il déclaré. « Si vousaimez votre pays et sympathisez avec les Gambiens qui souffrent, rejoignez-nous. Nous sommes le seul gouvernementcapable d’apporter la prospérité et de restaurer la dignité enGambie. »
Jammeh a conclu en réitérant sa « détermination inébranlable » à diriger l’APRC, promettant d’imposer une discipline stricte au sein de ses rangs.
« Je ne tolérerai ni chantage ni conditions inacceptables », a-t-il averti. « Quiconque rejoint l’APRC doit être prêt à respecter sesprincipes et à respecter les autres membres. »
Alors que Jammeh cherche à réaffirmer son influence depuisl’exil, sa déclaration est susceptible de raviver les débatspolitiques en Gambie, où son héritage reste profondémentpolarisant. Si ses partisans le considèrent comme un homme fort ayant apporté la stabilité, de nombreux Gambiens se souviennent de son mandat comme une période d’oppression et de stagnation économique.