Par: Nicholas Bass
Le commissaire à la réduction de la demande de drogues au sein de la DLEAG, Abdoulie Ceesay, a expliqué mardi devant la Haute Cour de Banjul l’origine des accusations portées contretrois responsables judiciaires concernant la disparition de 52 blocs de cocaïne.
Le greffier principal du tribunal de première instance de Kanifing, Ridwan Othman, le magistrat Ebrima Janko Colley et la greffière Mariama Jankeh Tamba étaient soupçonnés d’être impliqués dans la disparition des 52 blocs de cocaïne.
Il convient de rappeler que le 10 octobre 2023, le greffierprincipal Ridwan Othman et le magistrat Ebrima Janko Colley ont été inculpés pour conspiration en vue de commettre un crime—en l’occurrence, vol—ainsi que pour trafic de drogues interdites, fraude et abus de confiance, tandis que la greffièreMariama Jankeh, attachée au magistrat Colley, est jugée pour négligence dans l’exercice de ses fonctions officielles.
Témoignant devant la cour présidée par la juge Sarah Aryee, le commissaire Ceesay a déclaré qu’il connaissait les accusés du tribunal de première instance de Kanifing, ajoutant qu’il était le procureur principal dans le procès de Bocar Hamet Salla pour trafic et commerce de drogues interdites devant le magistratColley au tribunal de Kanifing. Le témoin a déclaré à la courqu’après que Bocar Hamet Salla a plaidé coupable aux accusations de trafic aggravé de drogue et de possession de 52 blocs de cocaïne, il a été condamné par le magistrat Colley à payer une amende d’environ 4 millions de dalasis sous peined’une peine obligatoire de 12 ans d’emprisonnement. Le commissaire Ceesay a ajouté que Bocar a également étécondamné à une amende de 250 000 dalasis sur un second chef d’accusation, sous peine d’une peine obligatoire de trois ans de prison.
Selon Ceesay, Bocar Hamet Salla a payé les amendes peu de temps après sa condamnation, ajoutant que l’avocat de Bocar, P.K. Mendy, l’avait informé du paiement intégral effectué par son client, conformément à l’ordonnance du tribunal.
Le témoin a révélé qu’après la condamnation de Bocar, la DLEAG avait demandé au tribunal la restitution des 52 blocs de cocaïne, estimant qu’il était risqué de les stocker au tribunal de première instance de Kanifing. Il a expliqué qu’il était plus sûrque les 52 blocs de cocaïne soient stockés à la DLEAG en vuede leur destruction. Le commissaire Ceesay a en outre témoignéque, lorsqu’ils ont été soumis à des tests scientifiques par la DLEAG, certains des blocs de drogue ont été testés positifstandis que d’autres ont été testés négatifs.
Lors du contre-interrogatoire, l’avocat principal de la défense, Lamin K. Mboge, a remis en question la sécurité et la légalité du retour des 52 blocs de cocaïne à la DLEAG, arguant que des informations largement diffusées sur les réseaux sociauxindiquaient que la DLEAG avait brûlé de fausses drogues lors de l’exercice de destruction de l’année précédente.
Cependant, cette question n’a pas été bien accueillie par le commissaire Ceesay, qui a préféré ne pas y répondre. Le témoina déclaré au tribunal qu’il faisait partie du panel ayant menél’enquête sur les prétendues fausses drogues qui auraient étédétruites, ajoutant que le rapport de l’enquête avait été soumisau procureur général pour avis juridique.
Lorsque l’avocat Mboge a interrogé le commissaire Ceesay sur la légalité de la demande de restitution des 52 blocs de cocaïnepar la DLEAG, ce dernier a répondu que, lorsque la demande a été faite, le tribunal les a renvoyés vers le juge en chef, qui aapprouvé leur requête.