Le GFA déclare que l’audio de l’ex-président Yahya Jammeh n’est pas une surprise

Le parti Gambia For All (GFA) a affirmé que l’enregistrement audio récemment publié par l’ancien dictateur exilé Yahya Jammeh n’a rien de surprenant pour les observateurs attentifs de la transition politique du pays.

Dans une déclaration rendue publique, le parti a rappelé que depuis le renversement triomphal de l’un des dictateurs les plus brutaux d’Afrique en 2016, l’ex-président Jammeh a tenté à plusieurs reprises de rester pertinent dans le nouveau paysage politique.

« Ses interventions, généralement sous forme audio, suivent toujours le même schéma : un mélange incohérent de fanfaronnades, de bluff et de menaces. Huit ans après avoir perdu le pouvoir, Jammeh est toujours incapable d’accepter la réalité de son exil et du fait qu’il devra rendre des comptes pour les crimes odieux commis sous son régime.

Bien que nous reconnaissions la frustration et le désespoir perceptibles dans le ton de Jammeh, nous ne pouvons ignorer la menace qu’il représente pour le peuple gambien, l’État gambien et la sous-région. Dans une perspective plus large, il n’est pas déraisonnable d’attribuer les divagations occasionnelles de l’ex-dictateur aux échecs du président Adama Barrow.

Élu avec de grands espoirs et dans l’allégresse, le président Barrow a délibérément choisi non seulement d’inviter le diable (APRC) dans le salon (Saal), mais aussi de lui laisser le contrôle de la chambre (Cabinet). Cette décision politique visait à renforcer sa base de pouvoir en s’alliant aux mêmes individus qui ont soutenu et aidé le dictateur Yahya Jammeh dans les crimes qu’il a commis contre le peuple gambien. Aujourd’hui, le président Barrow semble être pris en otage par ces mêmes personnes que tous les patriotes gambiens ont combattues durant la dictature.

La perception, qu’elle soit juste ou erronée, est que l’administration Barrow est compromise et ne peut être attendue à mener à bien les réformes nécessaires que les Gambiens désirent et méritent. Le président Barrow sait que les Gambiens sont conscients de sa dépendance politique envers les partisans irréductibles de Jammeh, et il ne sera ni pardonné ni oublié pour cela.

Au lieu de se concentrer sur les réformes institutionnelles pour moderniser le pays, le président Barrow a préféré s’appuyer sur les institutions discréditées de la deuxième République pour consolider son pouvoir. À force de se complaire dans cette situation, il ignore une vérité politique essentielle qui pourrait avoir des conséquences négatives pour le pays. L’indifférence aux aspirations de son peuple a été la marque de nombreux prédécesseurs et dirigeants contemporains à travers l’Afrique.

Le GFA regrette profondément l’échec de l’administration à mener des réformes institutionnelles significatives exigées par les Gambiens et leurs partenaires internationaux. Plus important encore, le GFA déplore l’incapacité du gouvernement à mettre en place les réformes constitutionnelles nécessaires pour permettre à la Gambie d’emprunter une nouvelle voie vers une société plus démocratique, juste, stable et inclusive. C’est ce que le peuple gambien désire et exige depuis la chute de la dictature.

Le GFA exhorte le président Barrow à placer l’intérêt de la Gambie au-dessus de toute autre considération, y compris la sienne, et à prendre les bonnes décisions pour assurer la bonne gouvernance, la prospérité économique et la stabilité politique. C’est ce qui est dans son intérêt et dans celui de tous les Gambiens. »

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