Par : Fatou Krubally
Ebrima Drammeh, journaliste et défenseur des droits des migrants, a qualifié d’auto-esclavage l’accord conclu par le gouvernement gambien, qui accepte un salaire mensuel de 200 dollars pour les travailleurs migrants gambiens souhaitant travailler en Arabie saoudite.
« Comment peut-on quitter son pays pour seulement 200 dollars ? Ce n’est pas seulement une question d’argent, mais aussi de dignité et de respect. Ces travailleurs ne se contentent pas d’accepter un salaire insuffisant, ils s’exposent également à des conditions d’exploitation qui leur refusent leurs droits fondamentaux », a-t-il déclaré dans un communiqué transmis à notre rédaction.
Drammeh a exprimé ses inquiétudes concernant cette offre salariale dérisoire, soulignant que les conditions de travail en Arabie saoudite sont bien plus difficiles qu’en Europe.
« En Europe, lorsque votre temps de travail est terminé, vous rentrez chez vous ; si vous faites des heures supplémentaires, vous êtes payé. Dans le monde arabe, on peut vous faire travailler du matin jusqu’à tard dans la nuit, sans compensation adéquate ni temps de repos. Avec un salaire de 200 dollars, il serait impossible pour un travailleur gambien de subvenir à ses besoins dans un pays étranger, surtout compte tenu des longues heures et de la charge de travail intense exigée dans les entreprises saoudiennes », a expliqué Drammeh.
Il a vivement critiqué le gouvernement gambien pour avoir accepté un tel accord, le qualifiant de « catastrophe majeure ».
Il a également remis en question le processus de prise de décision ayant conduit à l’acceptation de cette offre et a exhorté les autorités à revoir les termes du contrat afin d’assurer une rémunération équitable et des conditions de travail dignes pour les travailleurs gambiens à l’étranger.
Drammeh a enfin appelé les individus à réfléchir à deux fois avant d’accepter de telles offres d’emploi sous-payées, affirmant que travailler dans ces conditions équivaudrait à une auto-servitude.