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247 Ghanéens détiennent des cartes d’identité gambiennes valides ou expirées

Par : Binta Jaiteh

Omar T. Camara, commissaire par intérim et point focal du gouvernement auprès de la Commission gambienne pour les réfugiés, a révélé qu’un total de deux cent quarante-sept (247) Ghanéens résidant à Brufut/Ghana Town possèdent des cartes d’identité valides ou expirées, qui leur avaient été délivrées sous le régime de Jammeh.

Le commissaire Camara a fait cette déclaration lors de la présentation du rapport sur l’analyse des données de l’évaluation de Ghana Town devant la commission parlementaire de la Santé, des Catastrophes, de l’Aide humanitaire et des Réfugiés.

Il a précisé que ces cartes d’identité ne seraient pas renouvelées une fois expirées et a également révélé que trois cent soixante-dix-sept (377) de ces Ghanéens sont sans papiers. Sur un total de six cent quatre-vingt-six (686), seulement quarante-trois (43) possédaient des passeports.

Camara a souligné l’urgence de réformer les lois gambiennes sur la citoyenneté afin de garantir que les individus dont les parents ne sont pas gambiens puissent obtenir la citoyenneté et que les enfants nés de parents gambiens soient reconnus comme citoyens d’ici la fin de 2025 (GCR et UNHCR).

Il a recommandé l’organisation de campagnes de sensibilisation pour informer les citoyens sur l’importance d’obtenir des documents d’identité nationaux et sur leurs droits fondamentaux.

Il a insisté sur la nécessité pour les décideurs politiques de mettre en place des stratégies visant à améliorer l’accès à la documentation relative à la citoyenneté, en particulier pour les populations vulnérables.

« La coopération internationale doit être mobilisée avec des organisations internationales pour fournir des ressources supplémentaires et des cadres efficaces afin de résoudre les problèmes d’apatridie en Gambie. Le gouvernement du Ghana devrait également être sollicité pour faciliter l’accès à la documentation et à la citoyenneté pour ceux qui souhaitent l’acquérir », a déclaré Camara.

Le commissaire par intérim Camara a également mis en avant la nécessité pour le gouvernement de faciliter le processus de naturalisation pour la communauté de Ghana Town.

« L’un des problèmes majeurs soulignés dans le rapport est l’absence de documents de citoyenneté chez les personnes interrogées », a-t-il affirmé.

Il a ajouté qu’un pourcentage important des répondants (55 %) ne possèdent ni carte d’identité gambienne valide ni expirée, ce qui présente un risque élevé d’apatridie.

Il a souligné que la répartition par âge indique que la majorité des répondants se situent dans la tranche des 25-49 ans, représentant ainsi la moitié de la population étudiée. Selon lui, ce groupe démographique est crucial, car il comprend probablement des personnes en âge de travailler et ayant des familles, ce qui pourrait avoir un impact sur le statut de citoyenneté des générations futures.

« Ces données démographiques sont essentielles pour comprendre quels segments de la population sont les plus touchés par l’absence de documentation. La tranche d’âge des 25-59 ans est la plus affectée, ce qui montre que la population de Ghana Town est majoritairement jeune. Ce segment devrait encore croître avec l’augmentation des mariages et des naissances », a-t-il expliqué.

La répartition par sexe indique une majorité masculine parmi les répondants. Cette disparité pourrait influencer l’interprétation des données relatives aux structures familiales et aux questions de citoyenneté, car les rôles de genre peuvent affecter l’accès à la documentation et aux droits légaux.

Il a également souligné que le recensement de la population et du logement en Gambie de 2024 ne fournit pas de données ventilées par sexe concernant la population ghanéenne, ce qui empêche une analyse approfondie des disparités entre hommes et femmes.

« Une proportion significative des répondants (63,3 %) ont des enfants, ce qui soulève des inquiétudes quant au statut de citoyenneté de ces enfants, en particulier si leurs parents ne disposent pas de documents adéquats », a-t-il insisté.

L’enquête a aussi recueilli des informations sur la structure familiale, révélant que 434 répondants sont parents de 1 735 enfants, dont 842 garçons et 893 filles. Comprendre le statut de citoyenneté de ces enfants est essentiel, car cela pourrait avoir un impact significatif sur leurs droits et leur statut futur.

Les conclusions du rapport mettent en lumière la complexité du lien entre nationalité, documentation et apatridie en Gambie, soulignant la nécessité d’une action immédiate pour protéger les droits des individus et garantir à tous les citoyens l’accès aux documents d’identification et à la reconnaissance légale.

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