Par : Fatou Krubally
L’annonce faite la semaine dernière par l’Union nationale des boulangers de son intention d’augmenter le prix d’une baguette standard de 10 à 13 dalasis à partir d’aujourd’hui, lundi 14 février, a suscité une vague d’indignation au sein de la population.
L’union a justifié cette décision par la hausse des coûts de production, notamment l’augmentation des prix de la farine et du carburant.
Selon l’Union nationale des boulangers, ses membres peinent à maintenir des prix stables en raison des pressions inflationnistes et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement qui persistent depuis 2019.
Dans un communiqué, l’union a expliqué que le coût de la farine et du transport a considérablement augmenté, obligeant les boulangeries à revoir leurs tarifs ou à risquer la fermeture.
Malgré ces justifications, cette augmentation a provoqué la colère des consommateurs, qui la considèrent comme un fardeau financier supplémentaire dans un contexte économique déjà difficile.
“J’achète du pain pour ma famille tous les matins, et maintenant, je dois trouver de l’argent en plus rien que pour ça”, s’est plainte Fatou Jobe, mère de quatre enfants. “Trois dalasis peuvent sembler peu, mais sur un mois, ça devient une somme importante.”
Un autre consommateur inquiet, Ebrima Bah, chauffeur de taxi, a exprimé sa frustration quant au moment choisi pour cette hausse des prix.
“Tout augmente : le carburant, le riz, le sucre, et maintenant le pain. Nous luttons pour survivre. Que sommes-nous censés faire ?” a-t-il interrogé.
Cependant, les propriétaires de boulangeries estiment que cette augmentation est nécessaire à la survie de leurs entreprises.
“Je comprends la frustration, mais les gens ne voient pas les coûts que nous devons supporter”, a déclaré Isatou Ceesay, propriétaire d’une petite boulangerie à Serrekunda. “Si nous n’augmentons pas le prix, de nombreuses boulangeries fermeront, et ce sera encore pire pour tout le monde.”
Afin de répondre aux préoccupations concernant la qualité du pain, l’Union nationale des boulangers a également annoncé de nouvelles normes de poids pour les différentes variétés de pain. Selon cette nouvelle réglementation, le pain “Senfour” devra peser 1,70 kg, tandis que le “Tapalapa” sera standardisé à 1,55 kg. Les consommateurs sont invités à signaler tout vendeur ne respectant pas ces nouvelles normes de poids.
Alors que les nouveaux prix entrent en vigueur aujourd’hui, le débat continue. Les consommateurs appellent le gouvernement à intervenir pour stabiliser les prix des denrées alimentaires, tandis que les boulangers insistent sur le caractère inévitable de cette hausse. À l’approche du Ramadan, de nombreux Gambiens s’inquiètent de l’impact de l’augmentation du coût des produits essentiels sur leur quotidien.