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CG Darboe appelle les pays africains à repenser leur approche de la mobilisation des recettes

Par : M. Justice Darboe

Le Commissaire général de l’Autorité fiscale de la Gambie (GRA), l’honorable Yankuba Darboe, a lancé un appel passionné aux pays africains pour qu’ils repensent leur approche de la mobilisation des recettes et donnent la priorité à l’autosuffisance.

Le directeur de la GRA a réaffirmé la nécessité et l’urgence pour les pays africains de se libérer de la dépendance à l’aide et de se tourner vers leurs propres ressources pour leur développement.

L’honorable Darboe s’exprimait récemment lors de la 11ᵉ Conférence internationale de l’Union ouest-africaine des instituts fiscaux (WAUTI) à Accra, au Ghana.

La conférence s’est tenue sous le thème : Mobilisation des recettes nationales face à la diminution des flux d’aide et à l’augmentation des dettes… Stratégies pour les économies en développement.

Selon le Commissaire général Darboe, le thème de cette rencontre était à la fois opportun et crucial pour « notre progrès collectif » en tant que nations en développement.

« Au nom de la GRA, je félicite les organisateurs d’avoir réuni des parties prenantes clés, des experts et des décideurs politiques pour débattre d’un sujet d’une importance capitale : la mobilisation des recettes nationales à une époque où l’aide extérieure diminue et où la dette s’alourdit. En tant qu’économies en développement, nous faisons face à un double défi, à savoir une aide extérieure de plus en plus insoutenable et des niveaux d’endettement préoccupants. Cette contrainte nous oblige à repenser nos approches traditionnelles et à prioriser l’autonomie. La mobilisation des recettes nationales n’est plus un choix, c’est une nécessité pour financer le développement, réduire les inégalités et assurer l’avenir de nos nations », a souligné Darboe.

Il a ajouté : « Nous ne pouvons pas minimiser l’importance de ce thème. Nous avons tous constaté ce qui se passe dans le monde. Sans vouloir offenser qui que ce soit, nous avons tous pris conscience des déclarations provenant de l’Occident, en particulier des États-Unis, annonçant l’arrêt de l’aide pour presque tous les pays en développement. Cela nous donne l’opportunité, en particulier aux administrations fiscales et aux ministères responsables de la gestion fiscale, de nous interroger, de réfléchir profondément et de modifier notre approche en matière de mobilisation des recettes pour notre développement. »

Il a souligné la nécessité pour les pays africains de renforcer leurs capacités de génération de revenus internes afin de pouvoir décider eux-mêmes de l’utilisation de leurs fonds.

« Il est toujours préférable de créer quelque chose par soi-même plutôt que de dépendre des autres, car cette dépendance n’est pas durable. Si je compte sur mon père pour me nourrir chaque jour, il arrivera un moment où il me dira… Va chercher toi-même de quoi vivre. Nous en sommes là aujourd’hui. Nous devons agir en tant que pays africains pour nous assurer que chaque centime de revenu que nous générons nous appartient entièrement et que nous avons le droit exclusif de l’utiliser comme nous le souhaitons. En revanche, lorsque nous dépendons de la générosité d’autrui, cette personne décide où et comment l’argent doit être dépensé. »

« C’est pourquoi il est essentiel que nous soyons réunis aujourd’hui pour orienter nos discussions vers la mobilisation des recettes nationales. Dans le contexte économique en constante évolution d’aujourd’hui, les économies en développement doivent renforcer leurs mécanismes de mobilisation des recettes afin de garantir un développement durable et une résilience financière. Les défis posés par la diminution de l’aide extérieure et l’augmentation de la dette exigent des solutions innovantes et adaptées à nos réalités pour renforcer la mobilisation des recettes nationales. Cette conférence offre une plateforme cruciale pour le dialogue et la collaboration à cet égard », a-t-il reconnu.

Le responsable de la mobilisation des recettes de la Gambie a également souligné que le thème, soigneusement choisi, mettait en évidence l’urgence pour les pays en développement d’adapter leurs systèmes fiscaux aux réalités contemporaines.

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