Par : Fatou Krubally
À l’approche des élections présidentielles de 2026 en Gambie, le vétéran de la politique et secrétaire général du PDOIS, Halifa Sallah, a lancé un avertissement sévère contre la répétition des erreurs politiques passées.
Évoquant la possibilité d’une coalition, Sallah a souligné que les alliances politiques ne doivent pas être conclues à la hâte sans avoir d’abord abordé les questions nationales fondamentales.
S’exprimant lors d’une récente interview, Sallah est revenu sur la coalition de 2016 qui a mis fin aux 22 ans de règne de Yahya Jammeh. Il a insisté sur le fait que, bien qu’elle ait apporté un changement, elle n’a pas atteint ses objectifs profonds. Il a déploré qu’au lieu d’une nouvelle culture politique, la Gambie soit restée un pays où les partis ne cherchent qu’à obtenir des postes politiques sans poser les bases d’une véritable transformation démocratique.
« Si nous voulons avancer d’une nouvelle manière, alors commençons par nous poser la question : qu’est-ce qui ne va pas en Gambie ? », a exhorté Sallah. « Ce n’est qu’après y avoir répondu que nous pourrons déterminer la bonne marche à suivre. Une fois cela réglé, la formation d’une coalition devient facile. »
Sallah a mis en garde contre des négociations de coalition sans programme national clair, insistant sur le fait que l’objectif ultime doit être l’éradication de la pauvreté et la création d’une société fondée sur la liberté et la prospérité. Il a plaidé pour que les Gambiens dépassent l’approche traditionnelle du marchandage politique et s’assurent que le pouvoir soit confié sur la base de principes et de programmes solides.
Selon lui, le changement politique ne doit pas être motivé par des ambitions personnelles mais par un effort collectif visant à bâtir une société juste et responsable. Il a également insisté sur le fait que ceux qui ont fauté envers la nation doivent reconnaître leurs erreurs, demander pardon et garantir une indemnisation appropriée aux victimes.
À l’approche des élections, les propos de Sallah envoient un message fort aux partis d’opposition : sans base solide, toute coalition risque de répéter les échecs du passé.
Reste à voir si ses paroles façonneront l’avenir de la politique gambienne.
