Les impôts sont le moteur du gouvernement – CG Darboe

Par : Nyima Sillah

Le Commissaire général de l’Autorité fiscale de la Gambie (GRA), Yankuba Darboe, a réaffirmé que les impôts sont le moteur du gouvernement, soulignant que la fiscalité est une réalité incontournable aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés.

Le responsable de la GRA a affirmé que les pays considérés comme riches disposent de méthodes fiscales plus rigoureuses que ceux du monde en développement.

« Les impôts sont donc le moteur d’un gouvernement. Notre principale source de revenus, en tant que gouvernement, est la fiscalité, et c’est pourquoi nous protégeons jalousement nos impôts et veillons à mettre en place des méthodes qui sécurisent nos processus de collecte afin de les rendre plus efficaces », a-t-il insisté.

Il a expliqué qu’à la fin de chaque année, le ministère des Finances, le FMI et la GRA se réunissent pour discuter du montant des recettes à collecter dans l’économie. Il a précisé que la GRA établit ses propres prévisions de recettes, le ministère des Finances fait les siennes pour le FMI, et leurs partenaires au développement en font également.

« Ensuite, nous nous réunissons tous pour fixer le montant que la GRA devra collecter l’année suivante. Une fois que nous nous mettons d’accord, cela devient l’objectif de recettes pour l’année. La collecte dépend donc de cet objectif précis. En 2024, nous avions un objectif de 19,2 milliards, mais nous avons finalement collecté environ 21 milliards. Techniquement, nous avons dépassé l’objectif prévu, mais ce chiffre était scientifiquement calculé et établi collectivement », a-t-il souligné.

Digitalisation de la collecte des impôts

Le Commissaire général a affirmé qu’avec la digitalisation du processus fiscal, de nombreuses fuites de revenus ont été colmatées par rapport à l’époque où tout était fait manuellement. Cette transition a permis d’atteindre, voire de dépasser, leurs objectifs annuels.

« Les réformes que nous avons mises en place nous ont aidés à éliminer les pertes de revenus. Nous sommes désormais capables de récupérer les impôts nécessaires à l’économie. »

Il a également précisé que la GRA ne travaille pas seule, mais en collaboration avec le ministère des Finances, notamment avec son département de la politique fiscale et des recettes.

« Le ministère des Finances est le bras politique de notre institution. Parfois, lorsque nous atteignons un certain niveau dans nos opérations, nous devons nous appuyer sur eux pour traiter certaines questions. Nous collaborons aussi avec d’autres agences. »

Flux financiers illicites

Le chef de la GRA a souligné que la lutte contre les flux financiers illicites (IFF) est une responsabilité collective et ne concerne pas uniquement la GRA. Il a précisé que plusieurs agences gouvernementales travaillent ensemble pour éviter les activités financières illégales dans le pays.

« Avec l’aide de ces agences, nous pouvons traiter la question des flux financiers illicites, car la plupart de ces opérations passent soit par les banques, soit par les entreprises. Nous ne pouvons pas tout bloquer nous-mêmes, mais nous collaborons avec les banques, l’agence de lutte contre le blanchiment d’argent (FIU) et la banque centrale. En cas de problème, nous échangeons des lettres, nous nous réunissons et nous prenons les mesures nécessaires pour bloquer toute menace. »

 

Défis

 

Abordant les défis auxquels la GRA est confrontée, CG Darboe a souligné que l’un des principaux problèmes est le respect des obligations fiscales. Il a précisé que la GRA dispose de deux départements opérationnels : les douanes et accises, qui s’occupent du commerce international, et la fiscalité intérieure, qui s’occupe des impôts nationaux. Dans les deux cas, il s’agit d’un système d’auto-évaluation.

« Si vous importez un conteneur, ce n’est pas la GRA qui fixe vos taxes. Vous devez vous-même évaluer vos droits de douane en fonction du prix d’achat du conteneur. Nous attendons seulement de vous une facture authentique et une déclaration correcte. »

 

Il a également évoqué l’impôt sur le revenu locatif, soulignant que la loi stipule que toute location à usage commercial doit être taxée à hauteur de 15 % du montant brut, tandis que pour un usage résidentiel, le taux est de 8 %.

« Malheureusement, dans la plupart des cas, les gens ne se manifestent pas pour payer. Nous attendons des citoyens qu’ils respectent leurs obligations fiscales, car c’est une exigence légale. »

 

Il a ajouté que l’un des autres défis majeurs est l’approvisionnement en électricité.

« L’alimentation en énergie est instable, ce qui perturbe nos opérations. Nos systèmes étant désormais numérisés, une panne d’électricité entrave tout le processus. Nous devons souvent recourir à des générateurs, mais nous ne pouvons pas les faire fonctionner 24 heures sur 24. »

 

Conclusion

 

« Tout le monde doit payer ses impôts. Nous vivons tous dans ce pays en paix, grâce au gouvernement qui assure la stabilité et la sécurité, notamment en finançant la police et l’armée. Pour maintenir cela, nous devons payer nos impôts afin de financer les salaires et les infrastructures », a déclaré CG Darboe.

 

Il a insisté sur le fait que chaque citoyen souhaite voir du développement dans son environnement, mais que c’est la responsabilité de ceux qui génèrent des revenus en Gambie de contribuer aux recettes fiscales.

« Les contribuables ne doivent pas attendre que la GRA vienne les chercher, ils doivent spontanément s’acquitter de leurs obligations fiscales. »

 

Il a conclu en remerciant les contribuables pour leur engagement :

« Il n’est jamais facile de se séparer de son argent, et si les citoyens paient leurs impôts, c’est par amour pour leur pays. Je leur en suis très reconnaissant. »

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