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Un responsable du BCC admet des paiements ordonnés par le maire sans procédure d’appel d’offres

Par : Fatou Krubally

Fatou Mbenga, ancienne assistante chargée des relations publiques au Conseil municipal de Banjul (BCC), a témoigné sur divers paiements qu’elle a facilités sur instruction du maire.

Lors d’un interrogatoire poussé mené par l’avocat principal Patrick Gomez, Mbenga a admis que certains paiements avaient été effectués sans respecter les procédures de passation de marchés, y compris des cas où des entrepreneurs avaient été priés de fournir des factures supplémentaires pour justifier leurs demandes.

L’une des révélations clés de son témoignage a été l’aveu que SAPS Multimedia Consultancy, entreprise sous contrat avec le BCC, avait été invitée à soumettre deux factures supplémentaires provenant d’autres sociétés pour « appuyer » la sienne.

Lorsqu’on lui a demandé si elle connaissait les réglementations en matière de passation de marchés, Mbenga a admis ne pas les maîtriser. Elle n’a pas pu identifier précisément qui avait donné l’ordre à SAPS d’obtenir ces factures additionnelles mais a confirmé que l’instruction de paiement venait du maire.

Les transactions examinées incluaient un paiement de 93 000 D à SAPS Multimedia Consultancy pour la location d’un système de sonorisation et d’un écran TV lors d’une réunion publique. Des factures de Sky J Multimedia et de Hamdan Kasiran Printing Company ont également été soumises, avec des montants supérieurs à celui de SAPS.

L’avocat principal a mis en doute l’intégrité de ce processus, s’interrogeant sur la nécessité pour un entrepreneur de fournir des factures émanant de ses concurrents.

Mbenga a également reconnu avoir reçu des instructions pour distribuer d’importantes sommes d’argent, notamment 95 000 D à Marget Samba, responsable du protocole du maire, et 10 000 D à Omar Cham, membre d’une société de chasse locale.

Des fonds ont également été utilisés pour des contributions sociales et des services médiatiques, avec peu ou pas de documentation sur les procédures de passation de marchés.

Elle a par ailleurs révélé que certains paiements étaient parfois « préfinancés » par le caissier du conseil avant même que des demandes officielles ne soient émises, une pratique soulevant de nouvelles inquiétudes sur la transparence financière au BCC.

Alors que le témoignage de Mbenga se poursuit, de nombreuses questions émergent quant à la gestion financière du conseil sous la direction du maire.

L’enquête vise à déterminer si les procédures légales ont été respectées dans l’utilisation des fonds publics, les auditeurs ayant déjà relevé d’importantes irrégularités.

La commission reprendra ses investigations dans les prochains jours, avec des attentes de nouvelles révélations au plus haut niveau.

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