Mauvaise gestion du BCC exposée : l’enquête révèle des défaillances en gouvernance et une utilisation douteuse des fonds

Par : Fatou Krubally

La Commission d’enquête sur les collectivités locales a mis en lumière un schéma troublant de mauvaise gestion et de défaillances administratives au sein du Conseil municipal de Banjul (BCC), avec le témoignage du responsable administratif Sandiki Njie révélant des irrégularités financières, un manque de transparence et une absence de responsabilisation.

Njie, qui travaille au BCC depuis plus de vingt ans, a livré un récit direct du dysfonctionnement interne, des conflits d’intérêts et des décisions douteuses prises par les hauts responsables. Son témoignage dépeint un conseil miné par le secret, l’exclusion et la gestion douteuse des fonds publics.

L’une des révélations les plus marquantes concerne la prétendue mauvaise gestion d’une subvention de 3,1 millions de dalasis accordée par l’Union européenne pour des initiatives de développement. Njie a raconté comment il s’était vu refuser une bourse dans le cadre de ce programme, bien qu’il remplît les critères requis, tandis que d’autres hauts responsables en bénéficiaient, contredisant ainsi les affirmations selon lesquelles les cadres supérieurs étaient inéligibles. Ses multiples recours auprès du PDG Mustapha Batchilly et même de l’Assemblée nationale n’ont abouti à aucune solution.

Njie a également décrit des cas d’intimidation sur le lieu de travail, notamment le déplacement non autorisé de son bureau alors qu’il était en congé en 2018. De plus, il a accusé le PDG de nominations illégales, avertissant dans une lettre de 2019 que les pratiques de recrutement violaient la Loi sur les collectivités locales de 2002 en contournant les procédures réglementaires. Il a en outre critiqué l’attribution d’un contrat de conseil à une personne non qualifiée, dénonçant un abus de pouvoir.

L’enquête a également soulevé des inquiétudes au sujet de Rafela, une initiative de leadership féminin liée au BCC. Njie a révélé que, bien qu’il s’agisse d’une plateforme indépendante, le BCC avait alloué des fonds à ses activités, ce qui pose des questions sur la transparence de cette allocation. L’ancien maire de Banjul, Samba Faal, a précisé que Rafela était censée fonctionner à l’échelle nationale et non sous la juridiction du BCC.

Le témoignage de Njie a en outre mis en évidence des lacunes dans la gestion des achats publics, notamment des acquisitions de logiciels effectuées sans transparence ni supervision adéquate. Il a décrit un système où les approbations d’achat étaient données sans directives claires, laissant place à l’inefficacité et à une possible mauvaise gestion financière.

Alors que l’enquête se poursuit, les révélations de Njie ont intensifié les critiques sur la direction du BCC, soulevant des questions urgentes sur la gouvernance, la transparence et la responsabilité financière au sein du conseil. Son témoignage doit reprendre le mardi 25 mars 2025.

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