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Un agent des achats affirme qu’un contrat de 13 millions de dalasis a été attribué à un proche du maire, révélant des conflits d’intérêts

Par : Fatou Krubally

Ida Njie, ancienne agente des achats au Conseil municipal de Banjul (BCC), a révélé mardi des détails choquants de mauvaise gestion, de conflits d’intérêts et de pratiques d’achats douteuses au sein du conseil.

Son témoignage met en lumière la dynamique préoccupante qui a conduit à sa rétrogradation et aux efforts présumés pour l’écarter des responsabilités liées aux achats, malgré ses qualifications.

Njie, qui faisait partie de l’unité des achats depuis 2014, a témoigné qu’à son arrivée au conseil, il n’existait aucun bureau spécialisé dans les achats. Les employés étaient plutôt formés à l’Institut de développement de la gestion (MDI), bien que la formation ait été brusquement interrompue en raison de frais de scolarité impayés. Malgré l’obtention de son certificat, Njie a par la suite été mise à l’écart, tandis qu’un collègue ayant auparavant travaillé au service de nettoyage a été nommé chef des achats, bien que Njie ait de meilleures qualifications.

Njie a également témoigné de son exclusion des activités d’achats cruciales, affirmant que son collègue supervisait souvent les dossiers d’achats sans qu’elle soit impliquée, même si elle occupait officiellement le poste d’adjointe au responsable des achats. Elle a aussi révélé que le comité des marchés publics du conseil excluait régulièrement les agents d’achats, ne respectant pas les procédures appropriées.

L’un des points clés de son témoignage concerne un contrat d’achats de poubelles d’une valeur de 13 millions de dalasis qui aurait été mal géré. Njie a remis en question le processus d’achat après avoir découvert que les spécifications des poubelles avaient été copiées à partir d’un document d’appel d’offres d’une autre ville. Elle a également exprimé des préoccupations concernant un conflit d’intérêts potentiel, le contrat ayant apparemment été attribué à un fournisseur lié à la famille du maire, ce qui suscite des soupçons de corruption.

Elle a décrit une réunion avec le directeur général et d’autres responsables du conseil, au cours de laquelle elle aurait été mise sous pression pour se conformer à des décisions qui semblaient saper les bonnes pratiques en matière d’achats. Njie a déclaré qu’à un moment donné, le DG lui a dit que ses qualifications étaient sans importance et qu’elle devait s’aligner sur les intérêts du conseil, même lorsque ceux-ci compromettaient les normes éthiques.

Le témoignage de Njie a également détaillé comment sa carrière au BCC s’est arrêtée en 2019, lorsqu’elle a été laissée sans tâches à accomplir. Après avoir exprimé sa frustration, elle a été réaffectée à un autre bureau, mais a continué à faire face à de l’opposition lorsqu’elle tentait de respecter les normes éthiques dans les procédures d’achats. La situation s’est aggravée lorsqu’elle a affirmé que le bureau du maire a tenté de la soudoyer pour qu’elle accepte leurs décisions concernant l’acquisition de camions et de poubelles.

Le témoignage d’Ida Njie a mis en lumière de sérieuses questions concernant les pratiques d’achats au sein du Conseil municipal de Banjul. Son récit détaillé pointe des problèmes systémiques au sein du conseil, notamment un manque de transparence, du favoritisme et une possible corruption impliquant des hauts responsables. Alors que la commission poursuit son enquête sur ces allégations, la décision courageuse de Njie de témoigner pourrait révéler les pratiques troublantes qui persistent au sein du gouvernement local.

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