Par Haddy Touray
Au moins vingt hauts responsables du gouvernement auraient bénéficié de l’attribution de terrains de l’État dans le lotissement de Salagi, selon des propriétaires fonciers coutumiers lésés et des victimes de démolition.
Le groupe a fait cette révélation lors d’une conférence de presse tenue sur le site de la démolition, le jeudi 10 avril 2025.
Les responsables concernés, principalement issus du ministère des Terres, des Administrations Régionales et des Collectivités Locales, de l’Aménagement du Territoire ainsi que du Département des Terres et du Cadastre, comprendraient des secrétaires permanents actuels et anciens, des secrétaires permanents adjoints, des directeurs et d’autres hauts fonctionnaires.
Parmi les personnes citées figurent Mamud Manjang, secrétaire permanent adjoint (SPA), Ndey Marie Njie, secrétaire permanente (SP), Sissaho (SP) 1, Ebou Taal (SPA), Dawda Fatty (SPA), le directeur des terres et du cadastre, Ansu Fatty, cadre supérieur de l’aménagement du territoire, Musa Badjie, ancien directeur de l’aménagement du territoire, et le défunt Lamin Jammeh, cadre supérieur au département des terres et du cadastre, ainsi que son épouse.
D’autres personnes mentionnées incluent Bunja Janneh, Modou Joof (tous deux cadres supérieurs au département des terres et du cadastre), Nuha Touray, ancien secrétaire général, le commissaire Lang Fofana de la police gambienne et son épouse, Jawara Demba, officier de police supérieur, Mustapha Yabo, haut fonctionnaire, Junkung Colley, Fafa Sanyang, ancien ministre du Pétrole, Sutay Sanyang, Musa Njie, ancien haut fonctionnaire, Buba Sanyang, secrétaire permanent au ministère de la Pêche, et Muhammed Darboe, agent présumé de l’aménagement du territoire accusé d’avoir acquis neuf parcelles.
Alhagie Momodou Morrow Bojang, représentant le clan Kenebaring de Sukuta, a allégué que ces responsables se sont concertés pour entraver les tentatives visant à exposer ces attributions foncières. Il a affirmé que les responsables ont acquis des parcelles non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour leurs épouses, enfants, amis et des personnes vivant à l’étranger, tout en ignorant les propriétaires fonciers légitimes.
Il a mis au défi le gouvernement et le Département de l’Aménagement du Territoire de fournir des documents légaux attestant de ces acquisitions, arguant qu’aucune consultation ni indemnisation n’a été faite au clan Kenebaring.
« Nous avons été très patients, mais la situation devient incontrôlable. Nous donnons au gouvernement jusqu’au 15 juin pour régler cette affaire. Sinon, qu’il se prépare à tous nous tuer », a déclaré Bojang.
Il a également révélé qu’un rapport d’une commission de 2024, obtenu par des voies non officielles, a mis en lumière des abus commis par des responsables gouvernementaux ainsi qu’un non-respect de la loi sur l’acquisition et l’indemnisation des terres.