La Gambie met l’accent sur la liberté religieuse lors d’un séminaire national

Par : Isatou Sarr

Un séminaire national tenu le lundi 14 avril 2025 a remis en lumière la liberté religieuse et les droits des communautés confessionnelles minoritaires en Gambie, avec des groupes de la société civile et des responsables gouvernementaux appelant à la mise en œuvre des recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC).

Organisé par l’Association des femmes pour l’autonomisation des victimes (WAVE-Gambia), en partenariat avec le Centre africain pour les affaires parlementaires (ACEPA), le séminaire s’est tenu sous le thème : « S’unir pour la liberté de religion ou de conviction : promouvoir le dialogue, l’inclusion et la paix durable en Gambie ».

L’événement a mis en évidence l’intolérance religieuse sous l’ancien régime et souligné l’importance de préserver la longue tradition gambienne de coexistence religieuse.

Priscilla Yagu Ciesay, avocate et cofondatrice de WAVE-Gambia, a souligné l’urgence de protéger la liberté de religion ou de conviction (FoRB) en tant que droit constitutionnel. « Ce séminaire n’est pas simplement une discussion ; c’est un appel à la collaboration. Ensemble, nous pouvons faire de la liberté religieuse non seulement une garantie constitutionnelle, mais une réalité vécue pour chaque individu en Gambie », a-t-elle déclaré.

Ciesay a décrit comment les violations de la FoRB ont conduit à l’exclusion et à la persécution de groupes tels que la communauté musulmane Ahmadiyya, les musulmans chiites et la secte Ndigal. « La liberté religieuse est le fondement de la dignité humaine et de la coexistence pacifique. Lorsqu’elle est niée, de profondes divisions sociales en découlent. »

Dr Rashid Draman, directeur exécutif de l’ACEPA, a souligné l’importance de relier l’engagement parlementaire aux communautés pour construire une paix durable. Il a précisé que son organisation collabore avec l’Assemblée nationale pour améliorer la sensibilisation et la responsabilité en matière de justice transitionnelle.

Saffiatou Nyang, du ministère de la Justice, a mis en avant un jalon important : la prestation de serment des commissaires de la Commission des réparations pour les victimes par le président, le 11 avril, qu’elle a qualifié de « pas en avant significatif » dans la quête de justice. Elle a également réaffirmé la volonté politique du gouvernement de traiter les abus du passé et de protéger les minorités religieuses.

« Alors que nous réfléchissons aux conclusions de la TRRC, nous sommes rappelés que l’injustice prend de nombreuses formes. Aucune paix ne peut durer si un groupe est privé de la liberté de croire et de vivre dans la dignité », a déclaré Nyang.

Le séminaire s’est conclu par un appel unanime à renforcer la législation, à promouvoir l’éducation publique et à collaborer pour faire des droits religieux un pilier de l’unité et de la réconciliation nationale.

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