Par : Haddy Touray
Un groupe de boulangers de Sinchu Alagie, Sinchu Baliya, Kunkuja Keitaya et Wellingara réclame une intervention du gouvernement pour de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés, alors qu’ils continuent d’être « surchargés de travail et sous-payés ».
Les représentants des boulangers mécontents, qui se sont confiés à ce média, ont dénoncé les mauvaises conditions de travail et le non-respect de la loi, tels que le « refus » des propriétaires de boulangeries de fournir des lettres d’emploi, d’assurer de meilleurs salaires, les cotisations à la sécurité sociale et le paiement de l’impôt sur le revenu. Ils ont également indiqué que les employeurs n’étaient pas sensibles à la sécurité de leur personnel, les travailleurs ne disposant pas d’équipements de protection, ajoutant que les employeurs se souciaient peu de la santé de leurs employés.
Les représentants ont déclaré que plus de 400 jeunes, majoritairement gambiens, travaillent dans des conditions difficiles, soulignant que la plupart des propriétaires de boulangeries sont originaires de la Guinée-Conakry ou du Sénégal.
« Nous lançons un appel au gouvernement, à travers le ministère du Commerce, pour intervenir en notre faveur en engageant nos employeurs à améliorer nos conditions de travail. La plupart des boulangers restent des travailleurs occasionnels pendant des années, ce qui les rend, ainsi que leurs familles, vulnérables », a confié Amadou Bah à ce média.
« Nous demandons aux autorités de dialoguer avec nos employeurs pour garantir la sécurité de l’emploi. De nombreux jeunes gambiens se tournent aujourd’hui vers le métier de boulanger, mais beaucoup abandonnent parce que le secteur n’est pas réglementé. »
Un autre boulanger, Alagie Kandeh, a appelé à une augmentation des salaires, notant que ceux versés aux boulangers sont parmi les plus bas du pays, les rendant misérables et incapables de subvenir aux besoins de base de leurs familles.
Il a observé que, maintes fois, les propriétaires de boulangeries augmentent les prix du pain ainsi que les paiements aux fournisseurs, mais ne pensent jamais à augmenter les salaires de leurs employés, ajoutant que si la situation n’est pas corrigée, les boulangers de la zone de Old Yundum lanceront une grève massive qui affectera la production de pain dans cette région et au-delà.
Yahya Dambelleh, également boulanger gambien, a estimé que le gouvernement devrait sérieusement se pencher sur les conditions de travail des boulangers, arguant que celui-ci se concentre toujours sur le bien-être des propriétaires de boulangeries mais jamais sur celui des travailleurs, dont la majorité est constituée de jeunes gambiens.
Selon lui, au moins 95 % des boulangers n’ont pas de lettre d’emploi formelle, ni de couverture sociale, fiscale ou médicale, notant que la plupart d’entre eux traversent de grandes difficultés pour assurer la scolarité de leurs enfants, payer les soins médicaux ou offrir une alimentation nutritive à leurs familles.
Dambelleh a également lancé un appel au ministère de la Jeunesse pour venir en aide aux nombreux jeunes gambiens travaillant dans le secteur de la boulangerie, soulignant que la majorité d’entre eux ont terminé leur cycle d’enseignement de base et secondaire mais manquent de moyens pour poursuivre leurs études.
