Un parlementaire critique le dispositif migratoire espagnol et plaide pour le développement des compétences au pays

Par : Nyima Sillah

Le député et membre de la commission des Affaires étrangères, Lamin Sanneh, a critiqué l’initiative de migration circulaire de l’Espagne, estimant qu’elle n’offre pas d’emplois décents aux jeunes Gambiens et les expose à l’exploitation.

Dans une interview accordée à ce média, M. Sanneh s’est dit inquiet de la montée de l’idéologie d’extrême droite anti‑immigrés en Europe, qu’il considère comme une menace pour les Africains : « L’extrême droite gagne du terrain et se montre de plus en plus hostile aux migrants. Il est donc essentiel de soutenir et retenir nos jeunes pour qu’ils contribuent au développement socio‑économique national. »

Selon lui, la plupart des Gambiens concernés finissent par effectuer des travaux pénibles et mal payés, comme la cueillette de pommes ou de pommes de terre, qu’il juge indignes de leur potentiel. « Si ces pays ont besoin de main‑d’œuvre qualifiée, investissons dans la formation chez nous et orientons ces talents vers nos secteurs productifs », a‑t‑il insisté.

Il a rappelé que les jeunes représentent près de 60 à 65 % de la population gambienne et déploré la lenteur de la mise en œuvre du Plan national de développement en matière d’autonomisation.

Pour M. Sanneh, de tels accords ne doivent pas être gérés par le seul exécutif : « Le Parlement doit aussi veiller à défendre les intérêts de notre peuple, à garantir qu’ils ne seront pas réduits en esclavage domestique et que leurs droits seront protégés. »

Il a évoqué les risques d’exploitation que subissent de nombreux migrants africains à l’étranger, même dans des emplois supposés qualifiés, soulignant la nécessité d’examiner attentivement les conditions proposées.

Enfin, il a appelé à une volonté politique forte pour investir dans les secteurs productifs du pays : « Si les investisseurs étrangers peuvent venir gagner des millions ici, pourquoi pas nos concitoyens ? Il nous faut mobiliser la jeunesse. Les flux migratoires évoluent et de plus en plus de jeunes femmes se lancent dans l’aventure, ce qui est préoccupant. »

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