Par : Nyima Sillah
L’honorable Sedia Jatta, président de l’Organisation démocratique populaire pour l’indépendance et le socialisme (PDOIS) et ancien président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, a fermement condamné le rejet du vote de la diaspora par les parlementaires, qualifiant cette décision de « absurdité » et d’« intolérable ».
Dans une interview mercredi, l’honorable Jatta a remis en question cette décision, soulignant que les députés savent parfaitement que la Constitution garantit à chaque Gambien le droit fondamental de voter et de se présenter aux élections.
« Toute la Gambie doit se lever et éliminer cette absurdité de notre pratique. C’est tout simplement inacceptable », a-t-il déclaré, ajoutant que cette question est d’importance nationale et ne doit pas être ignorée. « Tout le monde sait que leur décision est erronée. »
L’honorable Jatta a souligné que la diaspora constitue désormais la huitième région de la Gambie, avec plus de 275 000 Gambiens vivant à l’étranger. Il a rappelé que ces citoyens contribuent de manière significative au développement du pays grâce aux transferts de fonds.
« Ces personnes investissent dans le pays, et pourtant, des députés qui ont juré de défendre la Constitution leur refusent leur droit de vote. C’est inadmissible », a-t-il affirmé.
Il a ajouté que la Gambie est le seul pays à adopter une telle position, notant que les pays voisins comme le Sénégal, la Guinée et le Mali permettent à leurs citoyens de voter depuis l’étranger.
« Pourquoi la Gambie devrait-elle être une exception ? » a-t-il interrogé.
« C’est comme si nous traitions nos propres citoyens comme des étrangers. Les Gambiens de la diaspora font plus pour le pays que certains qui sont sur place. Je propose que nous engagions une action en justice contre l’Assemblée nationale. La Cour suprême doit intervenir, car ces législateurs bafouent ouvertement la loi. Nous ne pouvons pas ignorer cette question », a insisté l’honorable Jatta.
L’ancien député a conclu en affirmant que ce rejet constitue une insulte aussi bien pour la diaspora que pour tous les Gambiens attachés à l’avenir du pays.
« Cette décision justifie à elle seule une révocation de ces parlementaires », a-t-il déclaré, exprimant son regret de ne plus être en fonction pour poursuivre ce combat aux côtés du professeur Faal et son équipe.
« Nous ne devons pas permettre aux députés de piétiner les droits fondamentaux du peuple, en particulier ceux de la diaspora. »
