Des éleveurs sénégalais accusés d’intrusions frontalières, de violences et de dégradation environnementale

Par : Binta Jaiteh

Sulayman Saho, membre de l’Assemblée nationale pour Central Badibou, a accusé les éleveurs de moutons sénégalais de s’introduire sur le territoire gambien, provoquant des dégâts environnementaux et des violences.

Saho a fait ces déclarations mercredi à l’Assemblée nationale, exigeant du ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Rohey John Manjang, des explications sur les mesures prises par son ministère pour stopper ces pratiques nuisibles, qu’il qualifie de violences contre la nature et les populations.

En réponse, la ministre Manjang a rappelé que la Gambie est membre et signataire des protocoles de la CEDEAO qui promeuvent la libre circulation des personnes et des biens.

« Lorsqu’ils entrent dans le pays, les transhumants doivent obtenir une autorisation du Département de l’élevage, soumise à certaines conditions. Parmi celles-ci, ils ne doivent pas toucher à notre végétation naturelle, en particulier couper des branches ou des arbres. Ils doivent également contacter les agents forestiers régionaux avant d’entrer dans toute forêt. Une sanction sévère est imposée en cas de violation de ces règles ; cette sanction est généralement au moins équivalente au coût de la restauration des dégâts causés. »

Elle a ajouté que le ministère est conscient des défis posés à nos forêts et ressources naturelles.

« Les activités de transhumance en Gambie impliquent des éleveurs se déplaçant d’un district à un autre, ainsi qu’entre différentes régions du pays, et bien sûr des éleveurs venant du Sénégal. »

Manjang a également précisé que la Gambie et le Sénégal ont historiquement négocié des protocoles permettant le déplacement saisonnier du bétail à travers les frontières. Selon elle, ces accords sont essentiels pour garantir que les éleveurs soient reconnus officiellement, ce qui réduit les tensions avec les contrôles frontaliers et les communautés locales, tout en atténuant les menaces pesant sur nos forêts et ressources naturelles.

Elle a souligné que l’un des points d’action discutés lors de la réunion du Secrétariat permanent sénégalo-gambien concernait la réglementation et la gestion des activités de transhumance.

« Mon ministère collaborera avec le ministère de l’Agriculture pour mettre en œuvre cette mesure avec le ministère concerné au Sénégal », a-t-elle assuré.

Le député Saho a répliqué que ces éleveurs viennent intentionnellement faire paître leur bétail sur nos terres et attaquent nos populations à la machette.

« Quel protocole permet à une personne d’entrer dans un autre pays pour y attaquer les habitants ? Je veux connaître l’accord existant entre les deux pays. Ces individus sont à Central Badibou, Kaur et Saba Sanjal, où ils commettent des violences contre les populations », a-t-il insisté.

« Ils n’empruntent pas les postes-frontières officiels pour être mis en quarantaine. Ils introduisent des maladies parmi nos animaux. J’exhorte le ministère de l’Agriculture et le Département des forêts à enquêter d’urgence sur cette situation », a-t-il conclu.

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