La collecte des recettes du BCC sous surveillance alors qu’un témoin expose des irrégularités financières

Par : Fatou Krubally

Un collecteur de recettes du Banjul City Council (BCC) a fait des révélations choquantes devant la Commission d’enquête sur les collectivités locales concernant des incohérences dans la gestion des fonds et la tenue des registres financiers au sein du BCC.

Témoignant devant la commission mercredi, Matarr Ndaw, qui collecte des recettes pour le conseil municipal, a détaillé comment les documents financiers n’ont pas permis de justifier certaines sommes, soulevant des préoccupations sur une possible mauvaise gestion.

Le témoignage de Ndaw s’est concentré sur les livres de caisse, couvrant les redevances des licences commerciales et les collectes journalières des marchés de 2017 à 2023, qui ont été présentés comme preuves. Il a confirmé qu’alors qu’il collectait des recettes, il remettait souvent l’argent au directeur des finances sans recevoir immédiatement un reçu, une pratique ayant entraîné des écarts dans les comptes financiers.

La commission a appris qu’un groupe de travail était formé chaque année pour récupérer les arriérés des licences commerciales, mais qu’il fonctionnait avec peu de supervision. Ses membres opéraient séparément dans différentes zones, collectant les fonds individuellement avant de les remettre au département des finances. Aucun système d’enregistrement centralisé n’était mis en place, et aucun registre officiel ne suivait les heures de travail. Ndaw a admis qu’il n’existait pas de taux fixe pour les paiements d’heures supplémentaires, les travailleurs étant rémunérés de manière arbitraire.

Interrogé sur les fonds manquants, Ndaw a affirmé qu’une partie de l’argent avait été utilisée pour payer les heures supplémentaires. Cependant, un audit interne a révélé des irrégularités financières, montrant que les fonds collectés n’étaient pas correctement enregistrés. Il a reconnu avoir confronté un responsable financier à ce sujet, mais celui-ci lui avait assuré que la situation serait « réglée ».

Plusieurs reçus de la Trésorerie Générale (General Treasury Receipts – GTR) émis entre 2021 et 2022 ont été soumis à la commission comme preuves. Celle-ci a reconnu leur réception mais a questionné les écarts financiers persistants dans les registres. Ndaw a insisté sur le fait qu’il avait suivi les procédures habituelles, tout en admettant qu’il n’avait pris conscience des écarts qu’après la publication du rapport d’audit.

Bien qu’il ait manipulé d’importantes sommes d’argent, Ndaw a déclaré qu’il n’avait jamais déposé directement de fonds à la banque. Il les remettait plutôt aux responsables financiers pour qu’ils les conservent jusqu’au lendemain. Il ne demandait un reçu que le matin suivant, moment où les écarts avaient déjà pu se produire. Ce manque de documentation immédiate a soulevé des préoccupations sur la transparence et la responsabilité dans la gestion des fonds.

La commission examine actuellement les documents financiers soumis. Bien que Ndaw ait été libéré pour l’instant, il pourrait être rappelé au cours des investigations en cours sur la mauvaise gestion présumée des recettes du BCC. Ces révélations ont suscité de vives inquiétudes quant à la supervision financière au sein du conseil, incitant à exiger des contrôles plus stricts et une plus grande transparence dans la collecte des recettes.

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