Par : Binta Jaiteh
Maimuna Jabbie, coordinatrice nationale de Great Green Wall Frontline, a révélé que les Gambiens rencontrent d’importantes difficultés pour obtenir des visas Schengen en raison de préoccupations persistantes liées à la corruption.
Dans une interview accordée au journal The Voice, Mme Jabbie a allégué que l’Union européenne a soulevé des inquiétudes concernant la corruption, ce qui freine la participation des Gambiens à des forums internationaux.
Elle a cité la Conférence des Parties (COP) de l’année dernière — décrite comme une plateforme parlementaire pour les organisations environnementales — où de nombreux Gambiens auraient été empêchés d’y assister à cause d’allégations de corruption associées au pays.
« C’est décourageant. Nous avons déjà des défis en matière de financement, et le gouvernement ne nous prend pas en compte. Cela affecte la jeunesse et les organisations de la société civile, limitant notre capacité à apporter des changements significatifs, non seulement en Gambie mais aussi à l’échelle mondiale », a-t-elle déclaré.
Jabbie a également soutenu que le pays devrait élargir ses efforts environnementaux pour inclure la question pressante du refus de visa, qu’elle estime avoir un impact direct sur les acteurs de terrain.
Elle a également exprimé des inquiétudes concernant les activités maritimes illégales, affirmant que plus de 100 navires illégaux ont récemment été enregistrés en Gambie.
« Cela montre clairement que le problème dépasse nos frontières », a-t-elle fait remarquer. « Il y a eu plusieurs références à des chalutiers chinois dans les eaux gambiennes. Mais ce ne sont pas seulement les Chinois. L’Union européenne et des opérateurs sénégalais contribuent également de manière significative à la pêche illégale. »
Elle a déploré le manque d’action du gouvernement malgré les nombreux signalements de chalutage illégal.
« Dans tous les aspects de ce pays, en particulier en ce qui concerne nos ressources naturelles, tout est vendu au plus offrant. Ces navires et chalutiers, bien qu’arrêtés en Europe, en Chine et en Russie, parviennent tout de même à s’enregistrer en Gambie. Tout cela est rendu possible à cause de la corruption endémique et de l’absence de mécanismes réglementaires efficaces dans notre système de documentation », a-t-elle souligné.
Jabbie a appelé à une collaboration plus étroite entre le secteur de la pêche et les autorités judiciaires pour relever ces défis croissants.
Par ailleurs, l’activiste Ousainou Colley a lui aussi exprimé sa frustration face aux activités illégales dans le secteur de la pêche.
« Chaque fois que nous essayons de mettre fin à la pêche illégale dans les eaux gambiennes, les auteurs présentent des documents légaux pour justifier leur présence », a-t-il déploré.